Le combat pour le droit de la Palestine de disposer d’un état souverain, viable et en sécurité a toujours été un combat pour les gouvernants et les peuples du Sénégal. N’ayant pas de moyens de pression conséquents sur Israël du point de vue économique et sécuritaire, le Sénégal avait choisi l’option diplomatique. Et ce combat a commencé au Sénégal juste après son accession à la magistrature suprême.
La Palestine est une région du Moyen-Orient qui a été le centre de conflits et de tensions politiques pendant des décennies, principalement en raison du conflit israélo-palestinien. Et ces conflits commencent avec la création d’Israël en 1948. Avec cette phrase de David Ben Gourion posant même le principe fondateur : L’État d’Israël sera ouvert à l’immigration des Juifs de tous les pays de leur dispersion.
Depuis l’Israël violente, tue et colonise le peuple palestinien et prend leur territoire, avec une complicité manifeste du monde occidental. C’est une question complexe et sensible qui implique des questions territoriales, religieuses et historiques.
Le Sénégal entretient des relations diplomatiques avec la Palestine et a exprimé son soutien à la cause palestinienne à plusieurs reprises. Le pays a également pris des mesures pour renforcer les liens bilatéraux avec la Palestine, notamment par le biais de coopération économique et d’initiatives de développement.
Sous le président Léopold Sédar Senghor du Sénégal, un ardent défenseur des droits des Palestiniens , le Sénégal a toujours exprimé son soutien à leur cause . Il a pris des positions fermes en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien et a œuvré pour renforcer les liens entre le Sénégal et la Palestine.
Le Sénégal défend à l’ONU les droits inaliénables du peuple palestinien depuis 40 ans. Le Sénégal fait partie des premiers pays à avoir reconnu la Palestine. Abassy, un ancien ambassadeur de la Palestine au Sénégal, est enterré à Dakar sur demande, à l’époque, de Yasser Arafat ,qui lui-même avait un passeport diplomatique sénégalais.
L’ambassadeur palestinien enterré au Sénégal est sans doute un signe d’amitié et des liens étroits entre les deux pays. Cela démontre également le respect et l’estime accordés à la Palestine et à ses représentants par le peuple et le gouvernement sénégalais.
Le Sénégal a toujours défendu une position classique. Il est l’un des rares pays du monde musulman à toujours prendre le dossier palestinien comme une obligation morale, religieuse et humaine.Sa voix est tellement précieuse qu’il est à la tête du comité en charge du droit des Palestiniens à l’ONU depuis 1975.
Composé de 95 % de musulmans, le Sénégal préside le Comité permanent de l’organisation de la conférence islamique pour l’information et les affaires culturelles (Comiac). Senghor avait l’intelligence, sur le dossier palestinien de traduire avec droiture la posture et la position des sénégalais : prendre position en faveur des palestiniens.
Et cette position de principe est gardée sous les Présidents Diouf et Wade. Diouf et Wade ont essayé de développer et de renforcer les relations entre le Sénégal et la Palestine. Le Sénégal a choisi son camp: la Palestine.
Le gouvernement du Sénégal et le peuple soutiennent la création d’un État Palestinien indépendant, souverain et en sécurité.
Sous le président Macky Sall, cette posture s’est délitée, cette position diluée. Macky Sall a voulu garder une position de neutralité entre les deux parties. Il a exprimé son soutien à la cause palestinienne et a travaillé pour renforcer les liens bilatéraux entre le Sénégal et l’Israel.Ses actions comprennent la reconnaissance de l’État palestinien et le maintien de la coopération diplomatique et économique avec Israël.
Ces dernières années, nous constatons que la position officielle du Sénégal est de plus en plus mitigée. Nous nous rappelons de la prière du ministre des affaires étrangères Me Sidiki Kaba au Jérusalem dans une synagogue juive.Il veut adopter une position neutre. Cette neutralité ne reflète pas l’opinion populaire au Sénégal. La position du Sénégal doit être du côté des Palestiniens. Il se doit surtout de condamner l’agression israélienne dans la bande de Gaza.
Pour le peuple sénégalais, le Hamas et les forces armées de la Palestine ne font que se défendre et défendre leur territoire avec les moins qui sont à leur disposition.
Le droit à l’autodétermination, le droit à la résistance,…. sont des droits fondamentaux reconnus par les nations unies.
Et ce 7 octobre, début de l’escalade entre Israël et le Hamas, le gouvernement du Sénégal interdit systématiquement tout rassemblement de soutien à la cause palestinienne.Une décision qui alimente les critiques d’une partie de l’opinion, qui juge la position de Dakar “trop molle” depuis le 7 octobre alors que le pays est un défenseur historique de la cause palestinienne.
Le gouvernement de la République du Sénégal condamne l’attaque à l’origine des violences.
Avec du soft power, le bloc occidental en tête duquel, les USA a su influencer sur le rapprochement de ces dernières années entre l’israël et de plusieurs pays arabes comme l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes, le Maroc, la Turquie ou encore le Qatar. Ces évolutions dans le monde arabe ont fait varier la position du Sénégal sur le dossier.
Avec le nouveau président de la république, son excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le Sénégal reprend sa position cohérente et originelle de défenseur des droits du peuple palestinien. Et les deux dernières sorties du Président de la République sur le sujet, témoignent en faveur. Cela dit, le Sénégal doit remobiliser les pays de l’organisation de la conférence islamique et de la ligue arabe pour remettre la problématique de la création de l’Etat Palestinien au coeur des préoccupations.
Avec la naissance d’un nouvel ordre mondial, il est aujourd’hui propice de porter ce combat avec solidarité et intelligence pour aider la Palestine.
Makhtar Penda SECK
Analyste statisticien économiste
Membre de Pastef
Membre de SNSTRAP
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