Se dresser contre la forfaiture, par Mangue Sène

Se dresser contre la forfaiture

Peut-on encore parler de démocratie et d’état de droit dans notre pays? Le droit sert-il vraiment à quelque chose au Sénégal? Jusqu’où ira ce régime dans son entreprise d’inféodation et d’infantilisation d’une justice déjà si malmenée? Dans sa logique aveugle du “tout sauf Sonko”, cette oligarchie qui vit ses tout derniers mois, ne se fixe aucune limite pour atteindre son objectif. Toutes sortes de manœuvres, aussi infâmes que puériles, sont mises en œuvre pour écarter un candidat d’une élection que tous les sondages donnent vainqueur dès le premier tour.


Les événements de ces dernières semaines ont dévoilé la face abjecte d’une poignée d’hommes et de femmes prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. À leur tête un chef de l’État (et de parti) qui s’est arrogé toutes les prérogatives, foulant aux pieds le principe, intangible dans une démocratie, de la séparation des pouvoirs. Dans l’un de ses derniers discours, Macky Sall avait déclaré qu’il veillerait, d’ici à la fin de son mandat, à ce que “toutes les décisions de justice soient appliquées”. Il aurait dû préciser “uniquement les décisions de justice défavorables à Ousmane Sonko”.

Par une ordonnance du 12 octobre dernier, un juge a demandé la réintégration d’Ousmane Sonko sur le listes électorales. Ce qui le rend à nouveau éligible et lui donne donc le droit, comme les autres candidats, de recevoir ses fiches de parrainage. Alors, comment comprendre le double refus (au juge Faye et à la
Cena) de la Dge (Direction générale des élections) de délivrer ses fiches de parrainage à Ousmane Sonko? Dans les deux cas la réponse de la Dge est la même: l’Aje (l’Agent judiciaire de l’État) a introduit un pourvoi en cassation, ce qui justifierait son refus. Car, selon le directeur de la Dge le recours serait suspensif jusqu’au jugement définitif de l’affaire. Cet argument cependant, est battu en brèche par nombre de spécialistes du droit qui soutiennent tous quedans ce dossier précis le recours n’est pas suspensif. On le voit bien, on assiste à un éhonté “jaay doole” d’un régime tyrannique qui ne se fait aucun scrupule pour liquider un adversaire qu’il n’a aucun moyen de vaincre.

L’audience de vendredi prochain qui verra la cour suprême examiner le recours de l’Aje est d’une importance…suprême. La décision des cinq juges de la cour de cassation impactera profondément la vie sociopolitique sénégalaise; car l’issue de l’audience determinera l’avenir politique d’Ousmane Sonko, mais au- delà, le parti Pastef-Les Patriotes et le projet de société qui le symbolise. En vertu des articles L 29 et L 30, le président de Pastef pourrait être radié des listes électorales, si la cour suprême donne suite à la requête de l’Aje. La conséquence immédiate d’une telle décision sera la non participation d’Ousmane Sonko à la présidentielle de février 2024, car n’étant plus ni électeur ni éligible.

Nous les Patriotes, militants et sympathisants, qui avons toujours démontré un attachement incommensurable à notre leader et au projet qu’il incarne, laisserons-nous se dérouler pareille forfaiture? Au-delà des chapelles politiques, le peuple sénégalais va-t-il permettre à un homme, Macky Sall, de décider de qui doit être candidat? Le satrape qu’il est devenu ne cesse d’instrumentaliser la justice et les forces de défense et de sécurité pour broyer tout prétendant sérieux au fauteuil présidentiel. Mais cette fois-ci, plus que par le passé, les impressionnants moyens mis en branle prouvent qu’il ne reculera
devant rien pour arriver à ses fins. “Ma candidature ne dépend d’aucune juridiction si ce n’est la volonté du peuple. Si le peuple le veut, je serai candidat. S’il laisse faire, je m’en remettrai à Dieu.” Par ces mots qui nous interpellent, notre leader avait déjà annoncé la couleur. Si la forfaiture qu’on subodore survenait, ce ne serait pas seulement un outrage contre nous, mais un affront extrême infligé à la démocratie et à
l’état de droit.

Il est de notre mission et de notre responsabilité de Patriotes de préserver une democratie si profondément balafrée. Une tâche ardue, mais d’une extrême urgence. Pour le leader de Pastef, un homme dont le seul tort est de vouloir rendre à notre pays sa dignité et son indépendance. Pour des millions de Sénégalais, notamment les plus jeunes, qui voient en la personne d’Ousmane Sonko et le projet qu’il porte, la réalisation de leurs rêves et de leurs aspirations les plus légitimes : vivre dans un pays libre et prospère.

Mangue SÈNE, Pastef Rome

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