La figure de proue de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko avait prévenu ses partisans que la résistance allait durer et qu’il avait surtout besoin de personnes engagées prêtes à aller au front pour matérialiser le projet de changer concrètement le Sénégal : « Ce n’est pas un combat de deux jours ou d’un mois, ce sera long et nous allons le gagner », ne cessait-il de marteler dans ses discours pédagogiques. Le pacte de Keur Massar du 22 janvier 2023 devant des centaines de milliers de militants était clair comme l’eau de roche. Galvanisant ainsi la foule nombreuse venue assister au plus grand rassemblement jamais organisé dans l’histoire politique sénégalaise- à notre connaissance- il leur lançait ainsi ce cri de ralliement : « Est-ce que vous êtes prêts pour le combat au changement », puisqu’en fait le leader Sonko a toujours été prêt mentalement aux épreuves de la vie : un état d’esprit dû certainement en sa croyance au Dieu tout-puissant et à la conviction que nul ne peut échapper à son destin.
Entendons-nous bien : cet homme persécuté connait les méthodes de ce gouvernement et a toujours eu une longueur d’avance sur le pouvoir en termes d’informations et de stratégies. Il disait que son destin était entre les mains de Dieu et de la population qui s’est toujours mobilisée, notamment les jeunes comme boucliers pour combattre à juste titre l’injustice « Ginnaaw Yalla, Askanu Senegaal gal laa denk sama bopp », un discours tenu à Dakar le 11 mars 2022. C’est l’une des raisons pour lesquelles, plusieurs militants dévoués rappellent leur devoir de ne pas trahir le chef de l’opposition Ousmane Sonko -en grève de la faim depuis cinq jours- en baissant les bras; ce qui revient aussi à trahir les morts, les blessés, les autres prisonniers politiques, aussi en grève de la faim et tous ceux ayant subi des dommages collatéraux de cette persécution sans précédent qu’aucun leader sénégalais n’ait jamais connue, à part Mamadou Dia, un de ses modèles. Cependant, il faut toujours garder à l’esprit ceci : quand le leader Ousmane Sonko veut changer un système installé depuis des années qui cherche coûte que coûte à préserver ses intérêts, la tâche ne sera évidemment pas facile. Le combat pour retrouver la souveraineté économique politique sera jonché de pièges, d’embûches ou d’obstacles. C’est un truisme que de l’affirmer.
Le gouvernement de Macky Sall mise néanmoins sur l’essoufflement des manifestations au bout de 3 à 5 jours mais il sous-estime gravement la détermination des jeunes ainsi que leur espoir d’un véritable changement incarné par le véritable opposant Ousmane Sonko. Ceux qui prennent place sur des embarcations de fortune au risque de leur vie pour « trouver un avenir hypothétique en Occident » et d’autres qui devaient en faire de même mais finalement dissuadés ou rassurés par un discours d’espoir du candidat Sonko ont souvent l’habitude de dire qu’ils n’ont plus rien à perdre, au point où ils en sont. Ces derniers occupent le terrain des contestations, comme d’ailleurs la plupart des jeunes sénégalais engagés dans cette révolution légitime en vue de prendre leur destin en main.
En effet, le peuple sénégalais se bat actuellement pour retrouver sa souveraineté confisquée par le dictateur Macky Sall, son clan et tous ceux qui cherchent à maintenir un système pour préserver leurs intérêts au détriment de l’écrasante majorité. En fonction de la situation politique explosive actuelle au Sénégal, la question qui mérite d’être posée est comment continuer de s’inspirer de la résilience du principal opposant sénégalais Ousmane Sonko en vue de faire valoir la résistance à l’oppression, un droit constitutionnel sénégalais qui est également reconnu mondialement? « La résistance à l’oppression est un droit inscrit dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 » comme le souligne un article français en ligne intitulé Pourquoi résister à un pouvoir non démocratique est-il un devoir des citoyens ? « Un régime arbitraire dispose de pouvoirs (forces armées, contrôle des médias…) qui lui permettent de se maintenir en place et d’empêcher le développement d’une opposition »., peut-on préciser. L’expression d’une citoyenneté active est donc nécessaire dans la bonne marche d’un pays qui veut faire fonctionner normalement ses institutions et sauvegarder ainsi ses acquis démocratiques.
Face au mépris constant du peuple, il appartient à chaque Sénégalais de prendre ses responsabilités devant l’histoire. Depuis presque 12 ans que le président Macky Sall est à la tête du Sénégal-20 ans même au pouvoir si on compte ses fonctions dans l’ancien gouvernement de Me Abdoulaye Wade-, il n’y a plus d’État de droit dans ce pays africain pourtant connu pour son modèle démocratique et sa stabilité politique.
L’instrumentalisation de la justice à des fins politiques favorables au pouvoir pour éliminer les principaux adversaires en est la preuve palpable. « Au Sénégal, nous ne sommes plus sur le terrain du droit (…) Ousmane Sonko a opposé une résistance constitutionnelle. (…) Un peuple digne doit revendiquer ses droits», martelait à juste titre l’enseignant-chercheur en droit public à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) Mouhamadou Ngouda Mboup, en entrevue à Walfadjri le 1er août dernier. Chaque fois que la justice sénégalaise a rendu un verdict sur le plan national, celui-ci a été contesté et condamné sur la scène internationale par des juridictions compétentes. Pourquoi cette arrestation d’Ousmane Sonko ? la question demeure pendante même chez les Occidentaux. Le Sénégal est-il encore vraiment démocratique? commencent à titrer certains médias internationaux.
Après la liquidation des adversaires politiques potentiels (les deux K) dans les élections présidentielles de 2019, le leader Ousmane Sonko n’avait pas le choix que de lutter pour assurer sa survie politique et judiciaire, ce qu’on qualifie d’un appel à la résistance ou à la mobilisation. Il devait ainsi continuer à se défendre, à mobiliser ses partisans et les Sénégalais épris de justice. Un proverbe wolof sénégalais dit bien que « Ku ndóbin rey sa maam, foo séénati lu ñuul daw. Si un grand calao tue ton grand-père, tu te sauveras dès que tu verras quelque chose de noir (traduction littérale) ». Étant conscient qu’il n’y a pas d’État de droit au Sénégal, mais une justice à deux vitesses comme tout citoyen sénégalais le constate d’ailleurs (« justice deux poids, deux mesures » Justice coumba ame ndeye coumba amoul ndeye en Wolof), comment pourrait-il faire autrement que de se battre pour éviter l’humiliation, tellement qu’il fait l’objet de persécution depuis des années d’un régime rancunier et totalitaire.
L’endurance est dans l’ADN du parti PASTEF affaibli actuellement par le régime dictatorial, mais pas encore à terre (touché mais pas coulé)
Le leader charismatique Ousmane Sonko a vendu un projet auquel l’écrasante majorité des Sénégalais croît ou adhère comme le démontrent ses résultats sur le terrain de la représentativité politique, et ce en si peu de temps (création de son parti en 2014, député en 2017, arrivé à la troisième place de l’élection présidentielle de 2019, élection de plusieurs maires, conseillers municipaux et députés des listes de coalition qu’il dirigeait en 2022, prétendant sérieux au fauteuil présidentiel de 2024). Le parcours socioprofessionnel et politique du principal opposant sénégalais demeure une inspiration mais aussi un véhicule suscitant l’adhésion des milliers de Sénégalais. M. Sonko, le porte-étendard de la compétence et des valeurs de transparence, a été radié parce qu’il dénonçait les iniquités fiscales ou cas de délinquance fiscale, des faits connus par tous les Sénégalais et accessibles dans des rapports publics.
Des jeunes vouent un respect à cet homme qui, durant son parcours professionnel, a prouvé ne pas détourner l’argent du contribuable sénégalais alors qu’au Sénégal, le phénome des fonctionnaires millionnaires politiciens demeure une réalité. Il se différencie d’une classe politique jugée corrompue par plusieurs Sénégalais. En effet, M. Sonko était dans une position enviable que certains fonctionnaires n’hésitent pas à utiliser pour s’enrichir illicitement. S’il avait fait le moindre détournement de deniers publics, il serait en prison depuis longtemps parce que le rêve du président Macky Sall a toujours été de lui coller un dossier qui l’écarterait des prétendants à la présidence de février 2024.
Tantôt pour salir son image, on l’accuse de « violeur », de « rebelle » (parce qu’il est de la Casamance, une stigmatisation qu’il faut dénoncer), de « terroriste », de « corrupteur de jeunesse » ou récemment de « voleur de portable; un chef d’inculpation qui fait du Sénégal la risée du monde ». Toutes ces accusations tombent comme un château de cartes. Les mots pour le diaboliser ne manquent pas.
C’est dans l’ADN du parti Pastef-Les Patriotes de surmonter plusieurs obstacles en vue d’atteindre l’objectif final qui est de transformer de manière positive le Sénégal dans tous les secteurs d’activité et concrétiser par ce fait même les rêves ou aspirations d’une jeunesse consciente et déterminée voulant venir en aide à leurs parents.
Les Pastéfiens, en particulier, et les Sénégalais épris de justice, de manière générale, doivent faire leur la culture sisyphéenne de la persévérance (outils, méthode et stratégie). Cette démarche s’inspire du mythe de Sisyphe dans la mythologie grecque. Puni par les dieux, Sisyphe essayait continuellement de faire remonter le rocher en haut de la montagne. Ce courage sans faille, mais épuisant, reflète à bien des égards celui qu’exige actuellement la résistance pour se libérer des chaînes de l’esclavage que le dictateur Macky Sall veut imposer au peuple sénégalais pourtant connu et reconnu mondialement pour leur attachement indélébile aux acquis démocratiques depuis des générations et dont il a lui-même pu bénéficier pour arriver au pouvoir en faisant les yeux doux aux Sénégalais avant de trahir par la suite leurs espoirs.
Cap sur la confiance vers l’élection présidentielle de 2024 pour abréger la souffrance des Sénégalais et redonner espoir à la jeunesse
Dans un combat pour la libération d’un peuple des mains d’un système ayant une machine bien huilée et des pouvoirs immenses, chacun a un rôle à jouer. Il est compréhensible d’être habité parfois par le doute, le découragement ou même l’abandon. Nous sommes tous des êtres humains et nous n’avons pas le même tempérament (comportement introverti ou extraverti), les mêmes objectifs ou les mêmes visions. Mais est-il normal d’abandonner un projet à 6 mois des élections présidentielles où tous les sondages donnent gagnant au premier ou second tour le candidat Ousmane Sonko. C’est ce qui explique son emprisonnement par le régime de Macky Sall qui pense créer un boulevard au candidat du système ou à son poulain qu’il aura choisi pour l’imposer par la force aux Sénégalais par le biais d’un fichier électoral auquel il a seulement accès, une iniquité dans une démocratie.
Le documentaire pédagogique et méthodique de Xalaat TV Officiel du 31 juillet dernier a donné concrètement les pistes de solution pour gagner le combat contre l’injustice (Jàngat Ci Jàpp Ousmane Sonko ak Dissolution PASTEF : Lu wara doon Taxawaay bi ?).
L’opération « FEES FEPP » (envahir toutes les rues quartier par quartier, ville par ville, région par région) qui est une lutte parallèle à celle de la stratégie « villes mortes » initié par le brillant jeune avocat Maître Ngagne Demba TOURE , surnommé le Kylian Mbappé de Pastef (en référence au talentueux joueur français qui ne rate presque jamais sa cible) pourrait faire mal au régime. « La jonction des forces rejoignant le centre-ville de Dakar », la capitale du Sénégal, pour un vendredi décisif vise la libération finale du chef de l’opposition Ousmane Sonko, d’après ce jeune très articulé qui a beaucoup appris des qualités de son leader, tant dans la communication que dans l’argumentation des faits.
L’objectif du dictateur est de décourager les Patriotes afin qu’ils renoncent au projet de transformer positivement le Sénégal. Peine perdue, lui répondent les jeunes si on en croit à leur détermination constante. La preuve, malgré la dissolution du parti dénoncée d’ailleurs par ( La FIDH – International Federation for Human Rights, Afrikajom center, Amnesty international / section Sénégal, Forum social sénégalais, ENDA graf sahel, GRADEC, LSDH, Vision citoyenne, Raddho, PACTE, Article19, Présence chrétienne, Toi du monde Sénégal), l’emprisonnement de ses figures politiques marquantes et détenus d’opinion (la liste est longue -on en dénombre 700 ), le parti PASTEF continue à recevoir l’adhésion de nouveaux membres puisque les Sénégalais détestent l’injustice. Le mode de financement participatif, une innovation du Parti continue de plus belle et le gouvernement cherche d’ailleurs à mettre la main sur les 400 000 millions pour penser tuer dans l’œuf toute résistance. Mais comme le soulignait pertinemment le communiqué du Parti de la Construction et de la Solidarité PCS/Jengu Tabax dirigé par M. Boubacar Camara, « Pastef est un esprit patriotique et engagé pour la souveraineté du Sénégal, sur tous les plans. On ne peut pas enterrer un esprit. Pastef ne doit pas se laisser sacrifier après tant de privations, de stigmatisations et autant de pertes humaines et de prisonniers politiques ».
Malgré l’apparence de fermeté du régime en place, la victoire n’a jamais été aussi proche que maintenant à 6 mois des élections présidentielles. Le gouvernement de Macky Sall joue son va-tout. La suspension d’Internet via les données mobiles et Tik Tok (un autre signe de dictature) dénoncée d’ailleurs par le communiqué de Reporters sans frontières (RSF) comme « une violation flagrante du droit du public à l’information » -qui demandait aussi la libération immédiate du journaliste d’investigation Pape Alé Niang- ainsi que la dissolution du parti sont autant de signes que la peur a changé de camp et que le gouvernement ne contrôle plus rien. Le pays est complètement à l’arrêt (fermeture des banques, écoles, commerces, transports, administrations, etc.). Si le dictateur Macky sall a réussi pour le moment son projet rancunier d’emprisonner Ousmane Sonko, il faudra alors qu’il dise aux Sénégalais comment il compte gérer paisiblement ce pays d’ici la fin de son mandat. Un pays qui est à feu et à sang est actuellement ingouvernable même si le gouvernement censure les images violentes pour les cacher au public et à l’opinion internationale. Les conséquences de l’emprisonnement arbitraire du principal opposant sénégalais Ousmane Sonko sont énormes : les investisseurs étrangers ne viendront plus au Sénégal du fait de l’instabilité politique, l’exécution ou la livraison des projets du gouvernement et même des entrepreneurs locaux sera retardée voire annulée, le taux de chômage des jeunes sera encore plus élevé, le panier de la ménagère coûtera encore plus cher, etc. Si le président Macky Sall aimait réellement le Sénégal, s’il avait « Le Sénégal au cœur » en référence à son livre, il devrait être le premier à vouloir la paix dans ce pays et à empêcher des milliards de pertes économiques.
Enfin, le candidat de la jeunesse Ousmane Sonko -qui exprime un profond désir de changement- symbolise l’espoir de toute une nation. Les jeunes qui représentent près de 75 % de la population sénégalaise (moins de 35 ans) continuent à se mobiliser du côté d’Ousmane Sonko qui porte très bien leurs revendications et préoccupations légitimes. La vigilance citoyenne doit être de mise puisque dans tous les pays où les urnes n’ont pas réglé les questions de représentativité politique, l’armée ou la rue a fini par prendre le dessus.
Doudou Sow, sociologue-blogueur, citoyen socialement engagé et lauréats du Mois de l’histoire des Noirs 2017 et du Gala de la Nuit de l’Excellence afro-antillaise 2019