Je vais ESSAYER de dire une chose à ceux qui, attachés à / par de petites choses ne peuvent pas saisir le sens de son EN-GAGE-MENT.
Ousmane Sonko et les personnes de son engeance ne s’engagent pas dans une CAUSE avec l’espoir d’un soutien du peuple. Ils ne sont pas naïfs.
Ils savent bien que c’est ce même peuple qui était là quand Lat Dior est tombé avec seulement 78 Cayoriens et deux de ses fils.
Ils savent bien que c’est ce même peuple qui était là quand Serigne Touba était déporté par ceux qui opprimaient ce peuple.
C’est ce même peuple qui est là …
Mais ils savent également que la SOLITUDE est le partage des Grands hommes.
C’est juste qu’ils ne peuvent pas ne pas se BATTRE pour le triomphe de cette CAUSE.
Quand on s’engage dans une CAUSE, on vit sous le VAMPIRISME de cette CAUSE. Elle te suce, elle te bouffe ton temps, ton avoir, ton sommeil, tes amitiés, tout où partie de ta famille, j’en passe.
La famille, certains “amis”, le peuple, oui le peuple destinataire des fruits de ta lutte, penseront, diront : “Il doit abandonner et penser à lui et à sa famille. Ça n’a pas de sens. “
Les petites gens ne peuvent voir que les petites choses !
Évidemment, ils n’ont pas compris. Ils ne peuvent pas comprendre que l’on ne choisit pas de se battre ou d’arrêter de se battre pour une cause. C’est la cause qui te choisit, qui se saisit de toi, qui s’incarne en toi. Tu deviens cette cause !
C’est vrai, parfois l’envie te vient de laisser tomber, d’abandonner, de te consacrer à toi et à ta famille.
C’est vrai, parfois les pressions même muettes de la famille inclinent ton coeur et / ou ta raison à abandonner.
C’est vrai, parfois l’indifférence, les quolibets, les piques du peuple destinataire des fruits de ton combat, te poussent à l’instar de Ponce Pilate ” je m’en lave les mains”.
Mais c’est plus fort que toi, c’est comme un fatum.
Voilà le sort de notre compatriote Ousmane Sonko. On peut toujours se consoler, si tant est qu’on a besoin de consolation, en pensant au sort des grands hommes dont l’histoire a enfanté. Les prophètes Muhammad, Jésus, Moïse, Lot, Noé (PSE), les révolutionnaires Thomas Noël Isidore Sankara, Patrice Lumumba, Serigne Touba, Mao, etc., que tout le monde n’a pas le privilège d’être CHOISI par une GRANDE CAUSE, que comme le dit bien Nietzsche, et l’histoire l’a montré à moult reprises, “Quiconque veut être meneur d’hommes doit accepter de passer longtemps pour leur pire ennemi”
Ça ne dit pas ce que je veux dire. Et je dois me résoudre à suivre cet avis conclusif du premier Wittgenstein, celui du Tractatus logico-philosophicus,
“Ce dont on ne saurait parler il faut le taire”.
Daouda Guèye Pikine