A la sortie de la deuxième guerre mondiale, il y avait un seul parti politique qui existait depuis 1938 du nom de Parti Socialiste section sénégalaise de la SFIO. En 1946 est apparu sur la scène africaine le R D A avec sa section sénégalaise l’Union Démocratique Sénégalaise (UDS). Au moment de l’indépendance, le Sénégal comptait trois (03) partis : l’UPS, le PAI et le PRA/ Sénégal. Le 1er août 1960 le PAI fut dissout. Le 8 août 1974 le PDS de Abdoulaye Wade a reçu son récépissé. En 1976, nous assistons à l’ouverture contrôlée de l’espace politique avec la loi sur les quatre(04) courants à la suite de laquelle l’UPS adhère à l’Internationale socialiste et devient parti socialiste (PS), un parti unifié. Donc parti unique de fait. Au Sénégal, en politique, de l’indépendance à nos jours, deux périodes dont la césure est incontestablement l’année 2000 peuvent être relevées. Avant les élections étaient régulièrement organisées, mais elles étaient avec plus ou moins de violences, 1988 étant le pic. Dans la période suivante, les élections ont permis de consacrer l’alternance démocratique au pouvoir, même si des contentieux portant sur une contestation de la fiabilité du système qui a engendré des tensions post électorales ont été notés. Depuis cette date, des élections régulières ont été organisées, permettant des transitions pacifiques du pouvoir.
Cependant, la démocratie sénégalaise a aussi été confrontée à des tensions politiques et sociales. Aujourd’hui, le président Macky SALL, jouant le jeu de la division, est en train de conduire le Sénégal à soixante-trois (63) ans de reculades démocratiques. La polarisation politique est l’un des principaux défis pour une pacification durable de l’espace politique sénégalais. Le dialogue sincère, l’État de droit garantissant l’indépendance de la justice, le renforcement des libertés publiques dont le droit de manifester, la reddition des comptes et la fin de l’impunité contribueraient grandement à préserver l’exception sénégalaise.
Pour éviter de compromettre l’unité nationale garante d’une stabilité durable, il est essentiel de promouvoir un discours politique inclusif et de renforcer les mécanismes d’un dialogue sincère entre les différentes parties prenantes. Enfin, pour une stabilité effective de l’espace politique, les différences d’opinions doivent être abordées de manière pacifique et constructive. Bref, la transition vers une pacification de l’espace politique au Sénégal est un défi complexe mais essentiel pour garantir le commun vouloir vivre et la prospérité du pays.
En abordant les problèmes de polarisation, en renforçant l’État de droit, en favorisant la participation citoyenne et en promouvant un dialogue ouvert et sincère, le Sénégal peut construire un avenir politique plus harmonieux, parce que inclusif. Cela nécessite l’engagement de tous les acteurs politiques de la société dans son ensemble, des autorités coutumières et religieuses mais surtout du président de la République sortant pour maintenir l’exemplarité presque séculaire du Sénégal, démocratie majeure en Afrique. Le renforcement de l’État de droit nous semble être un aspect crucial pour la pacification politique. Cela permettra de combattre l’impunité et d’assurer une meilleure responsabilisation des acteurs politiques. Mais, le contexte dans lequel se trouve notre pays, à six mois des élections présidentielles, où les tensions sont vives et il y a de l’électricité dans l’air. Et pour éviter le pire, des décisions majeures s’imposent à tout le peuple sénégalais pour une transition paisible et une pacification politique qui visent intimement la promotion de la participation citoyenne.
Les citoyens doivent être encouragés à s’impliquer activement dans le processus politique, en exprimant leurs opinions et en contribuant aux débats publics de manière constructive. Cela renforcera le sentiment d’appartenance à la Nation et permettra une meilleure représentation des intérêts de la population. La lutte contre la désinformation et la propagation de fausses nouvelles est également un enjeu crucial pour éviter l’escalade. Pour cela les mesures suivantes s’imposent à tout le peuple sénégalais :
1- Eviter de condamner pour plaire au prince; car une condamnation ne doit se faire que sur la base de principes éthiques et d’universalité, au-delà du prince et au seul intérêt du Peuple.
2- Décrisper le débat politique et apaiser le climat social; la décrispation et l’apaisement doivent relever d’une volonté sincère non contextuelle pour un objectif unique. Il faut plutôt des convergences fortes pour une paix durable et inaliénable.
3- Accorder l’éligibilité à tous les candidats. Cette situation devrait naturellement conduire le président de la République à abandonner les poursuites politiques en libérant l’opposant Ousmane SONKO.
4- Tenir des élections libres, inclusives et démocratiques dans le calme et la sérénité. Cette quatrième décision trouve sa pertinence dans ses fondements universels. Une élection doit en effet être libre, inclusive et démocratique.
5- Enfin, assurer la reddition des comptes à caractère juridique/judiciaire. Nul doute, une disposition devant s’imposer à tous. Autrement, nous courons le risque de voir s’instaurer l’impunité et le parti pris avec leur conséquence bien connue : l’anarchie.
Matar SENE, membre du bureau politique national et coordonnateur communal de PASTEF Diourbel.