LA MANNE DES HYDROCARBURES ARRIVE, LA JEUNESSE S’EN VA, par le Mouvement National des Cadres Patriotes (MONCAP)


« Les jeunes Africains émigreront vers le Nord tant que nos ressources naturelles migreront vers cette destination ». Président Ousmane SONKO


Le Soleil dans son édition du 21 septembre 2023 vient d’annoncer que 80% des travaux d’installation des infrastructures du projet d’exploitation du gaz naturel liquéfié Grand Tortue Ahmeyim (GTA) sont achevés. Les réserves du GTA, qui sont estimées à 1.400 milliards de mètres cubes, font espérer une production de 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. La production des premiers barils de pétrole issus du gisement de Sangomar, quant à elle, est annoncée pour 2024. Le pays espère recevoir en moyenne 700 milliards de francs CFA par an de recettes annuelles tirées de ces ressources.


Ainsi donc, c’est au moment même où le Sénégal s’apprête à entrer de plain-pied dans le cercle fermé des pays producteurs et exportateurs de pétrole et de gaz et qu’il engrangera de ce fait d’immenses ressources financières sous la forme d’impôts, de taxes et de redevances que des milliers de jeunes Sénégalais, au péril de leurs vies, se jettent par mer et désert dans des aventures d’émigration quasi suicidaires. Ce paradoxe renseigne sur la crise de confiance de la jeunesse sénégalaise en la capacité redistributive de l’État APR-BBY. Et comment en aurait-il pu être autrement ? Pas plus tard que le lundi 11 septembre 2023, des migrants sénégalais qui, depuis le désert du Nicaragua ou l’île de Lampedusa ont pu, grâce à la magie du net, consulter les sites d’informations en ligne, n’ont pu manquer d’être enhardis en apprenant qu’à Khossanto (Saraya, Kédougou), deux de leurs compatriotes qui pourtant vivent à proximité de gisements d’or sont morts par balles pour avoir revendiqué des emplois subalternes au sein d’une société minière qui produit annuellement 16 tonnes d’or. Ce qui se traduit par un chiffre d’affaires de 600 milliards par an. Cette répression sanglante qui a aussi fait des dizaines de blessés a certainement dû raffermir les pas de ces jeunes migrants saqués par une économie extravertie qui laisse au pays des miettes en partie détournées par une classe politique dont l’indignité et la médiocrité n’ont d’égal que l’appétence prédatrice avec laquelle elle brade les ressources halieutiques, foncières et forestières à des compagnies étrangères. Ces jeunes qui fuient un avenir hypothéqué, savent mieux que quiconque que le récit véhiculé dans les médias internationaux d’un État sénégalais engagé dans la transformation structurelle de son économie, producteur de richesses, résiliente des chocs exogènes, et qui sait garantir la bonne gouvernance, assurer la solidarité nationale et l’équité sociale de ses institutions pour mieux être au service de la redistribution régalienne des ressources est une pure fiction ! Le fait que le Sénégal soit classé parmi les pays sous-développés et qu’il fasse partie des PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) depuis 1999, c’est de manière expérientielle que ces jeunes en acquièrent la certitude. Ils ne sont que rarement surpris d’apprendre que le Sénégal a dégringolé dans le classement de l’Indice de Développement Humain (IDH) du PNUD en passant, de la 154e place sur 190, à la 170e place, entre 2012 et 2022, soit une perte de 16 places en seulement 10 ans. La détérioration concrète de leurs conditions sous le magistère de Macky Sall les en a déjà informés.


Au demeurant, la recrudescence de l’émigration clandestine survient dans un contexte de criminalisation de l’opposition et de confiscation des libertés d’association, de réunion et d’expression. Un fait objectif : elle a gagné en ampleur suite à l’arrestation du Président Ousmane SONKO. Ce dernier, en sus d’avoir
proposé, à travers son livre Solutions et son offre programmatique JOTNA 2019, des pistes crédibles de lutte contre la pauvreté, le chômage, la dégradation des conditions de vie en milieu rural, le braconnage des ressources naturelles, a expressément mis l’accent sur la manière dont la migration constitue un reflet de l’asymétrie des relations commerciales, du poids de la dette et de l’extraversion de nos économies, sans omettre la fuite des capitaux. Il s’est ainsi courageusement et résolument positionné contre ces facteurs systémiques qui appauvrissent de manière chronique nos populations et font de l’émigration une irrésistible quête pour la jeunesse. Une quête que ni les discours moralisateurs, au Sénégal, ni ceux xénophobes, à l’étranger, n’ont pu freiner ; pas plus que n’ont pu l’estomper les barrières ultrasécuritaires placées sur les chemins des aspirants (mûrs, clôtures, militarisation des frontières…) et les images glaçantes de migrants violentés au Maghreb, des cadavres qui flottent sur la méditerranée ou qui ont été récemment repêchés, si près, à Ouakam…


Ousmane SONKO qui a fini d’incarner un énorme espoir de changement pour la jeunesse sénégalaise est aujourd’hui brutalisé, bâillonné et emprisonné par un pouvoir qui, d’une main, propose aux migrants des solutions de replâtrage économique (aides au retour, projets d’émigration circulaires, document de politique migratoire…) et qui, de l’autre main qu’elle tend volontiers à l’Occident, collabore à l’externalisation des frontières européennes, à leurs contrôles de plus en plus meurtriers et enfin aux rapatriements des migrants arrivés à destination alors que la gestion des fonds alloués à ces opérations par l’Union Européenne demeurent souvent opaque.


C’est pourquoi nous, cadres patriotes, avant tout citoyens, exigeons :
-Que la liberté d’aller et de venir des Sénégalais, dans des conditions dignes et sûres, soit considérée comme un droit sacré,
-Que les droits humains des migrants soient respectés,
-Que la réciprocité soit au coeur de notre politique migratoire,
-Que cesse la prédation de nos ressources naturelles,
-Qu’une transparence totale soit de mise dans les fonds destinés au retour des migrants,
-Que les intrusions de forces policières étrangères sur notre territoire à des fins de contrôle des aspirations à la migration qui mettent en péril leurs vies et leurs droits soient reconsidérées,
Qu’il soit mis immédiatement fin aux manigances juridico-politiciennes ayant pour but d’empêcher le Président Ousmane SONKO, porteur d’un projet de rupture avec les maux systémiques qui font fuir notre jeunesse, de participer à l’élection présidentielle de février 2024 !


Le Bureau Exécutif du Mouvement National
des Cadres Patriotes

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