La justice sénégalaise sera-t-elle à la hauteur pour que ne soit pas faussée la volonté populaire et sapés les fondamentaux de la démocratie et de l’État de droit, les seuls garants de la paix et de la stabilité ?
Nul doute que la justice reste et restera un idéal pour chaque individu et pour l’humanité, mais ce sont des femmes et des hommes magistrats qui rendent toujours compte à l’histoire, et parfois de leur vivant, de ce qu’ils ont fait de leur vie pour leur peuple dans la traque de cet idéal.
Il est des instants de l’histoire d’un peuple où ce dernier reprend de ses mandataires tout le pouvoir, lorsque la justice faiblit et n’est que parodie.
Le procès de Ziguinchor est important, mais il sera loin de trancher définitivement la radiation arbitraire de Monsieur Ousmane Sonko des listes électorales et sa participation aux élections du 25 février 2025 car, dans la pyramide judiciaire, tous ne miseront pas sur le passé, car ceux qui se battent contre le destin du peuple sénégalais aspirant à la liberté, à l’indépendance, à la souveraineté et à l’unité africaine, appartiennent au présent et à l’avenir.
Les regards sont tournés vers Ziguinchor, et toutes les oreilles sont tendues vers la région de Casamance, une région symbole de la résistance au colonialisme, réfractaire à toute forme d’injustice, et génitrice d’hommes et de femmes qui n’ont jamais reculé devant les balles et les chars ennemis : le colon ne me démentira pas.
Le monde s’accorde sur l’impérium de ses lois, même si celles-ci sont souvent transgressées par ceux à qui le peuple a confié en toute innocence son patrimoine commun, la force publique et le pouvoir de décision.
La justice est un pouvoir dont le rôle est de rétablir les équilibres désarticulés ou rompus. Elle est au-dessus de la mêlée et égale pour tous .
Il n’existe qu’une seule force à laquelle le juge intègre est soumis : la loi, qui est l’expression de la volonté populaire et la justice devrait toujours être rendue au nom du peuple.
Il est donc du devoir de chaque individu de s’intéresser à l’exercice du pouvoir, à la distribution des ressources confiées à l’exécutif, à l’application de la loi par les juges, ainsi qu’à la bonne administration de la justice par ces derniers.
Les Sénégalais, où qu’ils se trouvent dans le monde, ainsi que la communauté internationale, vivent des moments où l’administration Sénégalaise mise en place par le seul pouvoir exécutif, déroule son agenda électoral, avec la volonté têtue et obstinée de ne pas organiser des élections inclusives, notamment avec la participation du leader de l’opposition, la personne la plus aimée, la plus populaire, et porteuse d’un projet de société africain libérateur de l’impérialisme et de tout hégémonisme.
Le temps des danses endiablées des affairistes, des oligarchies financières et maraboutiques, et militaires, ainsi que des compradores, ces liens ombilicaux avec ceux qui étouffent l’Afrique et la saignent à blanc, appartient au passé.
Gageons que ceux qui en doutent encore auront un réveil brutal.
Ciré Clédor Ly
Avocat à la Cour
Dakar, Sénégal