Avec le processus électoral présidentiel le plus long marqué par les contentieux judiciaires préélectoraux les plus longs, les plus variés et les plus complexes, marqués aussi par des violences inédites, violences d’état comme violences de la rue, le résultat est qu’on n’a jamais connu autant de détenus, militants politiques de l’opposition, de la société civile et de journalistes en prison.
Situation qui annonce une campagne électorale et une situation post électorale incertaine. Pour que nous puissions avoir un minimum de contrôle sur la suite des opérations et du processus électoral, il faut un minimum de dialogue pour un minimum de consensus. Il faut le faire par réalisme, par pragmatisme et pour mettre un terme au combat sans fin entre le Président sortant et le principal opposant du pays. Ces deux acteurs principaux du jeu démocratique et du jeu politique doivent trouver un terrain d’entente pour sauvegarder les acquis, sauvegarder le processus électoral, sauvegarder la période post électorale et la stabilité du Sénégal.
Trouver des alternatives qui garantissent la paix civile , c’est possible. Dans le climat d’incertitudes, de paix armée et de solutions en demi teinte, foncer et foncer les yeux fermés nous mènent vers le mur. Il est bon de s’arrêter, ne serait-ce que pour faire le point ensemble. Guérir de l’obsession, de l’usure et du ressentiment du fait du pouvoir. Cet objet obscur du désir qui nous consume.