Le Conseil constitutionnel vient de publier la liste définitive des 20 candidats à la présidentielle du 25 février 2024. Avec le vote utile et stratégique en faveur du candidat anti-systéme Bassirou Diomaye Diakhar Faye – bénéficiant de la dynamique Sonko-, les Sénégalais choisiront ainsi clairement la sauvegarde de la démocratie, l’instauration d’un État de droit, la renaissance de l’Espoir, la libération de tous les prisonniers politiques et activistes estimés entre 1020 à 2500 personnes.
Le président Macky Sall qui avait pris démocratiquement les rênes du Sénégal en 2012 nous aura laissé, de manière inélégante, un pays fortement divisé. Il appartient alors aux acteurs politiques de rebâtir ce Sénégal qui leur est si cher en laissant de côté les égos ou rapports de force crypto-personnels.
Compte tenu des urgences de l’heure et des attentes des Sénégalais, les différents groupes d’opposition ne doivent pas se tromper de cible. En tenant compte des priorités des Sénégalais, les leaders politiques doivent parler d’une même voix, se retrouver autour de l’essentiel afin d’imposer un changement pour l’intérêt supérieur de la nation sénégalaise. Les candidats recalés de l’élection présidentielle Aminata Touré et Bougane Gueye Dany qui en ont donné l’exemple sont cohérents avec leurs principes. Farouches opposants de la troisième candidature illégale de Macky Sall, ils sont aujourd’hui résolument engagés pour une rupture définitive avec les mauvaises pratiques.
Malgré l’invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel, le président de la coalition Gueum Sa Bopp Bougane Gueye Dany poursuit le combat du changement comme le confirme cet engagement solennel pris dans une vidéo et sur la chaîne Sen TV le 9 janvier dernier : « Ensemble, nous allons dégager ce système et les hommes qui le dirigent. Nous allons combattre l’injustice dans ce pays ».
Les forces vives de la nation sénégalaise devront relever le défi de l’unité, car le Sénégal n’est nullement un géant aux pieds d’argile. Le Sénégal a toujours démontré à la face du monde qu’il fut un exemple de démocratie, avant les 12 ans de règne de terreur de Macky Sall sur son peuple qu’il a souvent méprisé. Le président Macky Sall, symbole d’un parti-État, a exercé un terrorisme d’État, une violence inouïe sur les citoyens sans oublier une régression de la liberté d’expression (73e rang sur un total de 180 pays, soit un recul de 24 points), une « justice deux poids, deux mesures », une liquidation des principaux adversaires par une justice inféodée au pouvoir exécutif, etc. Il y a autant de raisons de sanctionner l’arrogance du régime meurtrier du dictateur Macky Sall (80 morts sans aucune enquête de justice). Le président Macky Sall a fait liquider ou enlever ses redoutables adversaires, en l’occurrence Ousmane Sonko qui incarne l’aspiration de millions de Sénégalais.
Le candidat recalé arbitrairement de la présidentielle de février 2024 qui est le symbole de la résistance contre l’injustice et la dictature du régime de Macky, mais aussi l’ingérence des pays étrangers comme la France et leur mainmise sur les ressources nationales, s’est sacrifié pour sa carrière et sa famille. Le leader de l’opposition Ousmane Sonko a été emprisonné arbitrairement par un régime dictatorial qui a peur du lendemain et de la reddition de comptes.
Dans un État de droit, un président sortant ne peut empêcher un opposant ou un chef de l’opposition de participer à une élection « douma déme mais yaw temitedoodéme » (Je vais t’entrainer dans ma chute). La sélection présidentielle consiste à éliminer les meilleur.e.scandidat.e.s capables de battre de manière nette et claire le candidat du pouvoir. La candidate à la candidature à l’élection présidentielle Aminata Touré a raison de rappeler à l’émission « Faram Facce » (décryptage) de la TFM du 10 janvier que « la première sélection consiste à refuser d’exécuter des décisions de justice [le juge Ousmane Racine Thione a conforté son collègue Sabassy Faye sur l’annulation de la mesure de radiation de Sonko des listes électorales prise par le ministère de l’Intérieur] l’intégrant dans le processus électoral ». L’État du Sénégal, par son refus d’application de deux décisions de justice favorables au principal opposant Ousmane Sonko, n’a pas prêché par le bon exemple alors qu’il criait sur tous les toits que force restera à la loi et demandait sans cesse à ce dernier et aux citoyens de respecter les institutions.
Le chef de l’État sénégalais Macky Sall met ainsi en œuvre la politique de la terre brûlée. Comme il a annoncé depuis début juillet 2023 ne pas briguer une troisième candidature anticonstitutionnelle, le président Macky Salldécide coûte que coûte que le chef de l’opposition Ousmane Sonko, crédité gagnant par les sondages et la réalité du terrain, soit écarté arbitrairement des élections. On peut alors comprendre que certains électeurs sénégalais soient en colère de la non-participation du principal opposant Ousmane Sonko mais ce dernier reste encore celui qui décidera de l’issue des élections, si elles se déroulent évidemment de manière transparente. Ce n’est pas à un mois des élections qu’il faut baisser les bras. Ousmane Sonko s’est sacrifié pour le peuple sénégalais comme le démontre son parcours socioprofessionnel. Le combat pour retrouver la souveraineté du Sénégal doit se faire, ne serait-ce que pour rendre un hommage aux martyrs de la démocratie qui ont simplement voulu exercer librement leur droit constitutionnel de résistance devant l’arbitraire.
Une élection qui se présente comme un référendum entre un camp qui prône la continuité d’un système contre celui de la rupture incarnée par l’opposition radicale et / ou représentative
Le président sortant Macky Sall compte sur la démobilisation des militants et sympathisants du Pastef, la dispersion des votes, la division de l’opposition, le trucage du fichier et de la carte électorale pour imposer ultimement son coup de force électoral au bénéfice de son candidat Amadou Ba. L’élection présidentielle doit être un référendum contre l’injustice, l’impunité. L’électeur et l’électrice ont également, par le biais de leur vote sanction, une opportunité inouïe de miser sur un véritable changement contre le système en place depuis plusieurs années.
Le candidat de la coalition présidentielle Benno BokkYakaar (BBY- « unis pour le même espoir ») Amadou Ba qui se présente comme la continuité des actions du président Macky Sall a lui-même décliné aux Sénégalais sa vision calquée sur son mentor : celle d’une mauvaise gouvernance, de l’emprisonnement des principaux adversaires politiques et leaders d’opinion, du chômage endémique des jeunes (taux de chômage ayant passé officiellement de 10,2% en 2012 à 25% en 2022 ), de la faible industrialisation, d’une justice sélective, d’une impunité pour les partisans de son parti, d’une croissance économique au profit des multinationales, du maintien des contrats léonins sur les ressources naturelles défavorables au peuple sénégalais et de l’augmentation de la migration irrégulière.
On dit souvent que l’élection présidentielle est le rendez-vous d’un homme ou d’une femme avec son peuple. Le bras droit d’Ousmane Sonko, en l’occurrence, Bassirou Diomaye Faye peut s’allier avec des candidats qui ont les mêmes visions et qui ont toujours placé au premier plan les intérêts du Sénégal. C’est, à n’en point douter, le combat du peuple pour l’intérêt général contre les intérêts personnels.
Le phénomène de fonctionnaires milliardaires bénéficiant d’une impunité est une réalité tristement sénégalaise. L’ancien inspecteur principal des impôts et domaines Ousmane Sonko, qui compte 15 ans de bons et loyaux services dans la fonction publique, a les mains propres. Et pourtant, c’est lui qui est en prison à cause d’une justice instrumentalisée. Quel paradoxe pour un pays prônant à la face du monde la bonne gouvernance, la transparence et un État de droit ! Il n’y a qu’au Sénégal qu’on retrouve des fonctionnaires milliardaires, une aberration dans un pays pauvre où les maigres deniers publics des contribuables sénégalais devraient normalement être préservés pour les générations actuelles et futures. Des réformes de la justice pour une bonne gouvernance des ressources s’imposent alors de manière efficiente et durable.
Sous le régime du président Macky Sall, on constate tristement que des fonctionnaires payés par les contribuables sénégalais ne servent pas les intérêts de l’État sénégalais mais utilisent plutôt les moyens de l’État pour combattre des citoyens ou leaders de l’opposition.
La Direction générale des élections (DGE) qui n’a pas la prérogative de décider qui peut être candidat ou non s’est comportée comme une entité disposant d’un pouvoir absolu, de vie ou de mort sur le principal candidat de l’opposition, Ousmane Sonko, un autre exemple d’un traitement discriminatoire et systémique des autorités de l’État contre le leader charismatique. Les décisions de la direction générale des élections (DGE), la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et même du Conseil constitutionnel sont des précédents dangereux pour la sauvegarde de la démocratie sénégalaise : DGE (refus de remettre au persévérant Ayib Daffé mandataire du leader Ousmane Sonko, les fiches de parrainage pour la présidentielle de février 2024); Caisse des dépôts et consignations-CDC (défaut d’attestation de la caution alors qu’une quittance a été remise mais aussi un encaissement du chèque de 30 millions de francs CFA (45 000 euros) prouvé dans un Live par M. Clédor Ciré Ly, mandataire de la Coalition Sonko Président ) ; Conseil constitutionnel (rejet de la candidature pour motif d’un dossier jugé incomplet à cause d’une pièce manquante-la caution- qui est la défaillance de l’administration et non application de la jurisprudence (Conseil Constitutionnel, Décision n°/E/3/98 du 15 avril 1998, affaire Insa SANGARE) comme le démontrait Sidy Alpha NDIAYE Professeur agrégé de droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dans une lettre ouverte au Conseil constitutionnel du 26 décembre 2023 : 𝐑𝐄́𝐇𝐀𝐁𝐈𝐋𝐈𝐓𝐄𝐑 𝐋𝐄 𝐃𝐑𝐎𝐈𝐓 𝐄𝐓𝐑𝐄𝐏𝐄𝐍𝐒𝐄𝐑 𝐔𝐍 𝐄́𝐓𝐀𝐓 𝐃𝐄 𝐉𝐔𝐒𝐓𝐈𝐂𝐄 𝐈𝐍𝐃𝐄́𝐏𝐄𝐍𝐃𝐀𝐍𝐓). « La candidature de Monsieur Ousmane SONKO a été laconiquement écartée sur le fondement de l’incomplétude de son dossier alors même que la faute, assimilable à une défaillance administrative, est entièrement imputable à l’Administration », écrivent clairement les professeurs de droit Sidy Alpha Ndiaye et Salif Sané dans le journal Yoor-Yoor Bi du mardi 16 janvier 2024.
La disponibilité du fichier est également un gage d’une élection transparente et équitable. L’opacité du logiciel et du fichier électoral ont fini par démontrer les défaillances du système de contrôle des parrainages et du processus électoral.
Le cofondateur du Pastef en 2014 et inspecteur des impôts et domaines Bassirou Diomaye Faye a le profil de l’emploi. Ce bras droit d’Ousmane Sonko est l’opposant le mieux placé pour remporter l’élection cruciale du 25 février (lire notre prochain texte).
En définitive, le candidat anti-systéme Bassirou DiomayeFaye pourra surfer sur la vague de la notoriété d’Ousmane Sonko et la jonction des forces vives de la nation pour faire le plein de votes. Le slogan « Fatt Fepp » lancé lors des parrainages par le parti Pastef que nous traduirons actuellement par le terme « on n’a pas le droit à l’erreur » prendrait tout son nouveau sens en vue d’une victoire nette et éclatante lors de l’élection du 25 février 2024. Sans la détermination du peuple sénégalais, un vote massif et la sécurisation du vote le jour des élections, le système Macky imposera Amadou Ba comme président. Il faut souvent garder à l’esprit qu’à chaque fois que les Sénégalais pronostiquent le fait que le président Macky Sall ne franchira pas le Rubicon, il déroule son plan sans être nullement inquiété se réfugiant derrière une justice instrumentalisée, les Forces de défense et de sécurité et une administration politisée.
Doudou Sow, sociologue, auteur et lauréat du Mois de l’histoire des Noirs