Le patriotisme économique, un enjeu crucial pour l’élection présidentielle du 24 mars, par Doudou Sow

« Je représente un danger pour Amadou Ba ainsi que pour les autres membres du pouvoir qui détournent l’argent du contribuable » avertit Diomaye à l’endroit surtout du candidat Amadou Ba, qui l’a souvent attaqué durant la campagne électorale allant jusqu’à qualifier lui et son parti Pastef « d’inexpérimentés, d’incompétents » et certains candidats de l’opposition « d’incapables ». Ce jeune candidat propose un changement du système et une politique participative.

Selon le leader Ousmane Sonko, « donner le pays à Amadou Ba reviendrait à le donner aux étrangers » et il a raison de faire une telle affirmation si l’on en juge les gestes posés par le candidat de la coalition présidentielle. En matière de renoncement de défense du patriotisme économique, Amadou Ba le candidat imposé par la France sera Macky Sall fois 2. La démonstration est facilement faite.

Ousmane Sonko estime que Diomaye « est un homme de valeur et de principe qui a toujours été au service de son pays ». Le mardi 20 mars dernier, ce jeune candidat issu d’une famille sérère paysanne avait à la main un balai lors de la campagne électorale à Fatick qu’il avait reçu d’une personne âgée de 80 ans habitant à Bignona qui lui avait demandé «de nettoyer le Sénégal ». Bassirou Diomaye Faye compte ne pas décevoir ce sage ainsi que le peuple sénégalais.

L’intègre et compétent inspecteur des impôts et domaines veut imprimer sa marque de façon positive pour le Sénégal (Joub – Joubal – Joubanti) : balayer le système et la corruption pour avoir une meilleure éducation, une meilleure santé, une meilleure pêche, une meilleure agriculture, une meilleure éducation. Le balai citoyen est symbolique à plusieurs égards en vue de préparer une ère nouvelle. « Pendant 15 ans aux impôts, j’étais un fonctionnaire orthodoxe exemplaire qui a œuvré pour son pays ».
Bassirou Diomaye Faye, un candidat assumé du patriotisme économique

Diomaye tout comme Sonko ont occupé des postes stratégiques dans l’administration qui leur ouvraient, à bien des égards, des boulevards de richesse si on se fie à la triste expérience des fonctionnaires milliardaires sénégalais comme Amadou Ba et tant d’autres. On comprend pourquoi le système se bat de toutes ses forces pour conserver ses privilèges au détriment des citoyens sénégalais. La diaspora qui mérite respect et considération jouera sa partition dans le changement véritable que la jeunesse sénégalaise appelle de tout son vœu.

Lors de la conférence de presse du 15 mars, un jour après sa libération de prison lui et Ousmane Sonko, Diomaye a fait de graves révélations sur Amadou Ba, ce qu’on peut qualifier de confirmation des rumeurs sur la fortune colossale d’un fonctionnaire, un cas inédit dans le monde entier. Une réponse salée à la hauteur de l’attaque du candidat Amadou Ba qui a traité l’opposition sénégalaise notamment le parti Pastef « d’incompétents, d’inexpérimentés et d’incapables ».

Compte tenu de la gravité des accusations, il est important de relever les faits saillants des 4mn 55 de révélations venant de ses collègues pour démontrer à quel point le danger guette le Sénégal si jamais on fait élire une personne qui s’est servie de l’argent du contribuable sénégalais et qui ferait probablement pire s’il gérait l’argent du pétrole et des ressources naturelles sénégalaises en tant que président. Il appartiendra alors au peuple sénégalais de tirer les conséquences d’une problématique liée à l’éthique et à l’intégrité. « (…) à chaque fois que les agents allaient en contrôle fiscal et qu’ils faisaient des redressements à coups de milliards, Amadou Ba réduisait le montant illégalement, d’une simple lettre, en violation des dispositions de la loi, qui dit qu’aucune autorité ne peut sous peine d’en être personnellement responsable entraver le recouvrement des impôts, douanes et taxes de toutes natures », révèle Bassirou Diomaye Faye tout en rappelant l’organisation à l’époque « d’une conférence de presse conférence de presse pour dire basta, ça suffit».

Diomaye continue son récit glaçant en ces termes : « La première fois qu’il l’a fait, c’était dans un dossier de cimenterie [Ousmane Sonko hocha la tête]. Il s’adresse à Sonko en disant que vous avez même en tant qu’agent menacé de porter plainte [et Sonko de hocher la tête de nouveau]. Il y a eu un rétropédalage de sa part avant que le public n’applaudisse. »

L’ancien syndicaliste rappelle un fait vérifiable. « En 2016, nous avons dénoncé ça, poursuit Diomaye. Nous sommes allés organiser une conférence de presse pour lister tous les dossiers sur lesquels Amadou Ba avait compromis les intérêts du trésor public, donc des Sénégalais, au profit d’entreprises étrangères. Et nous savons tous que cela n’a pas été fait gratuitement (…). Ces pratiques qu’on a appelées remises gracieuses à l’époque ont été perpétuées et cette année, j’ai eu à discuter avec le député Guy Marius Sagna pour qu’il dépose une demande de commission d’enquête parlementaire autour d’un redressement de 150 milliards qu’ils ont abandonné en ne prenant que 14 milliards. Au même moment, l’Ong Otra Africa dénombrait le nombre de morts à la méditerranée à 6 618 (…). Cette pratique a été inaugurée et entretenue par Amadou Ba. Donc cet homme-là nous le connaissons très bien. »

Diomaye enfonce le clou en disant qu’« il y a encore plus grave le concernant. Quand vous nous avez légué (en s’adressant à Sonko) le projet de réforme du système de rémunération aux impôts et qu’on a achevé la réforme et qu’il était question de transférer le projet au ministre du budget d’alors Abdoulaye Diallo qui avait dit si vous vous entendez …si ça arrive qu’il allait signer. Amadou Ba n’était pas pour la réforme mais ne pouvait résister au syndicat et à la demande interne de la DGID. On lui a mis la pression, parce que le ministre a dit, je n’ai pas reçu… On l’a interpellé, mais il a dit qu’il a transmis la demande. Sous notre pression, vous savez ce qu’il a fait, il a fait une fausse lettre de transmission antidatée, numérotée et signée de sa main pour nous la donner. Quand on a vu les chiffres, la numération par rapport à des lettres antérieures sur lesquelles on avait échangé… et avec la date, on a su que ce n’était pas vrai ».

Pour prouver ses accusations gravissimes, Bassirou Diomaye Faye invite les Sénégalais « à demander aux agents des impôts et domaines de cette époque, ils vous diront qu’on avait attaqué dans l’intranet de la DG ID. Il y a encore pire. Je m’en arrête là avant que Sonko sourit du coin et hoche la tête et que la salle se mette à rire ». Résultat des courses : si de telles révélations avaient eu lieu dans un pays occidental, la campagne d’Amadou Ba n’allait pas se poursuivre tranquillement puisque la presse toujours aux aguets en fera ses choux gras. L’opinion publique allait rouspéter énergiquement puisqu’elle ne pardonne jamais le détournement d’aucun centime de fonctionnaires ou d’hommes publiques. Le phénomène de fonctionnaires milliardaires bénéficiant d’une impunité est une réalité tristement sénégalaise.

Diomaye qui est décidé à en découdre avec Amadou Ba l’a même défié, lui qui gérait également les deniers publics, pour lui qu’il fasse sa déclaration de patrimoine, ce que le candidat de la coalition présidentielle n’a pas encore fait à deux jours de la date fatidique de l’élection. En campagne à Sedhiou, le lieutenant et proche de Sonko Bassirou Diomaye Faye a invité tous les candidats, notamment Amadou Bâ à faire leur déclaration de patrimoine. Ce qu’il a réitéré par voie de communiqué. (Sonko égal Diomaye et Diomaye égal Sonko) et ceux qui tentent le parallélisme des formes de ce célèbre slogan en disant ou en indiquant que Macky moy Amadou et Amadou moy Macky ne sont pas certains d’avoir le même ressentiment ou engouement puisque le président sortant est avare d’éloges sur son candidat désigné. L’élection d’Amadou Ba sera associée à l’impunité et à une prime contre la bonne gouvernance.

Selon Bassirou Diomaye Faye, « Amadou Ba est le fonctionnaire milliardaire, le spécialiste des combines et des coups bas ». Il emboîte ainsi le pas au candidat du parti démocratique sénégalais Karim Wade, qui vient de soutenir sa Coalition pour une victoire dès le premier tour, et qui avait aussi qualifié Amadou Ba de « spécialiste des coups bas et de très peu courageux ».

On parle d’un candidat inexpérimenté mais de quelle gestion veut-on parler ? Celle d’une classe politique qui n’a jamais établi un vrai changement qui s’est toujours servie au lieu de servir la population, celle qui a une posture d’homme d’État qui ne pense pas au peuple une fois élu ou des détourneurs de deniers politiques. « L’expérience de gestion OK mais l’expérience d’Amadou Ba, personnellement je n’en veux pas. Je vous parle d’une expérience de violation des lois, d’une expertise en coups bas, d’une expérience dans les malversations. Les détournements, je n’en veux pas avant que la salle n’applaudisse », martelait à juste titre Diomaye Faye lors de cette conférence de presse historique à plusieurs égards.

Bassirou Diomaye Faye a porté à bout de bras le dossier de Ndingler, celui qui concerne des villageois spoliés de leur terre. Le candidat de la jeunesse et de toutes les couches sociales et les catégories socioprofessionnelles va inaugurer une nouvelle ère de gouvernance où la compétence et l’intégrité de personnes qui aiment profondément leur pays seront également des maîtres mots. Ces patriotes travailleront en co-construction sur toutes les souverainetés (économique, alimentaire, numérique, monétaire, sécuritaire, etc.).

Bassirou Diomaye Faye est plus que présidentiable. Formé à la prestigieuse École nationale d’administration publique (ENAP), cet inspecteur des impôts et domaines aux mains propres est plus que prêt à gouverner différemment le Sénégal. Le rappeur et membre du mouvement Y’en a marre Kilifeu a raison de tourner en dérision ceux qu’on qualifie d’« hommes d’État expérimentés » et qui ont été à la tête de ce pays depuis l’indépendance du Sénégal : « Des hommes expérimentés nous ont conduit parmi les 25 pays les plus pauvres du monde ».

« Amadou Ba n’a pas les mains propres, alors on ne peut pas lui confier le pays », juge le leader Ousmane Sonko

Bassirou Diomaye Faye que ces détracteurs jugent inexpérimenté selon leurs critères va promouvoir le mérite et sanctionner les coupables comme tout État qui veut fonctionner normalement. « Amadou Ba n’a pas les mains propres, alors on ne peut pas lui confier le pays », martèle le leader Ousmane Sonko. Le candidat de la coalition présidentielle Amadou Ba « doit cesser de prendre les Sénégalais pour des naïfs alors qu’il faut lui demander comment il a acquis et construit sa maison », dit Sonko à la foule nombreuse venue l’accueillir comme d’ailleurs dans toutes ses caravanes nationales (Dakar, Mbacké, Richard-Toll, Saint-Louis, etc.) ainsi que celle de son candidat Bassirou Diomaye Faye (Medina Wandifa avec un discours électrique, Thiès et Mbour en apothéose pour le meeting de clôture de la campagne électorale). « Il prétend avoir financé la construction de sa maison aux Almadies grâce à un prêt bancaire, alors qu’il perçoit un salaire de fonctionnaire ». Ousmane Sonko qui faisait allusion au dernier entretien du 21 mars du candidat Amadou Ba à la TFM se pose la question que tous les Sénégalais se posent légitimement : « Comment un simple fonctionnaire peut-il obtenir un prêt bancaire de plusieurs milliards ? ».

En entrevue à Senepeopleplus, Bassirou Diomaye s’est livré à une « Confession intime » le jeudi 21 mars. « Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle sénégalaise, se dévoile dans une interview sans filtre sur Senepeople. [L’entrevue, comme le décrit ce média indépendant qui traite de l’actualité sénégalaise, africaine et mondiale a pu faire] découvrir les aspirations, les convictions et les défis qui animent cet homme politique émergent alors qu’il se prépare à affronter les enjeux cruciaux de la nation sénégalaise ».

Le programme du Pastef a fait l’objet particulièrement de deux critiques, une infondée et une autre dont Sonko qui était dans les liens de détention a reprécisé les éléments, relativement à la monnaie locale. Il convient de féliciter le professeur et président du mouvement national des cadres patriotes (PASTEF-LES PATRIOTES) Daouda Ngom pour son brillant exposé lors de la présentation du programme le (donner la date) tout comme la classe politique et le peuple sénégalais qui discutent maintenant de la pertinence ou non des programmes.

Le parti Pastef attaqué principalement sur deux points de son programme : le poste de vice-présidence et l’importance de la souveraineté monétaire

Le Programme de Bassirou Diomaye Faye, intitulé « Yoonu Dëgg- Le « PROJET PASTEF » pour un Sénégal souverain dans une Afrique en progrès », est une complémentarité du programme actualisé depuis 2019 comme Ousmane Sonko l’avait souligné vendredi dernier (trouver la date de la conférence), tout comme dans ses anciens discours avant la prison. Le programme appelé aussi « 1.5.15 » s’est basé sur son livre « SOLUTIONS Pour un Sénégal nouveau publié en 2018 dans lequel il dévoilait son offre programmatique pour l’élection présidentielle de 2019 » mais aussi sur l’ouvrage collectif « Les territoires du développement-2022 » avec également les ajouts de propositions de nouveaux alliés de la Coalition Diomaye Président.

Le poste de vice-présidence est une ébauche qui prend effet à partir de la prochaine élection de 2029. Dans le programme de la coalition Diomaye Président, il est clairement indiqué Création du poste de vice-président, élu en tandem avec le Président pour la prochaine élection de 201à29 si les Sénégalais approuvent cette idée, en clair pas de problème actuel de dualité. En d’autres termes, le poste de vice-président n’est donc pas taillé sur mesure pour le leader Ousmane Sonko et cette proposition concerne le prochain quinquennat comme a tenu à préciser le candidat Diomaye qui trouve qu’il faut réduire les pouvoirs du président de la République et donner plus de prérogatives au vice-président, décharger ainsi le président de certaines tâches, un tandem identique comme le modèle américain.

Sur le point lié à une nouvelle monnaie locale, Sonko a apporté des clarifications et s’est même exprimé en français pour rassurer les partenaires extérieurs tout en disant qu’il faudra mettre des conditions pour y arriver dans le futur. Birame Souléye avait été aussi très clair sur le sujet de la monnaie lors de son entrevue à France 24 et RFI intitulée (Sénégal – Présidentielle : le camp d’Ousmane Sonko pense gagner avec 71% des voix, RFI, 29 janvier 2024).

Le professeur et allié de la coalition « Diomaye Président », Cheikh Oumar Diagne, un compagnon de prison de Bassirou Diomaye Faye, a également donné un cours magistral sur la monnaie lors du salon d’honneur du dimanche 17 mars dernier. « Le scénario mis en place par la CEDEAO ne nous permet pas d’avoir une nouvelle monnaie jusqu’en 2027 tout en évoquant les 12 préalables nécessaires à une éventuelle transition vers une nouvelle monnaie car les critères de convergence économique ne sont pas encore au rendez-vous. Toutefois, il croit que la monnaie est la base d’un développement économique nationale, que la monnaie locale est un impératif si on veut aller vers un développement endogène du Sénégal ».

Sur les réseaux sociaux (Tik Tok, Facebook), la question sur les chiffres de l’économie sénégalaise et plus particulièrement celle liée au PIB/habitant du journaliste Charles Faye à l’ancien premier ministre Amadou Ba est devenue virale : « Charles qui ridiculise Amadou Ba qui ne connaît pas le PIB/hbt de son pays en tant qu’ancien ministre des Finances et de l’Économie et premier ministre », commentent les internautes.

En qualité de souverainistes inclusifs, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye voient dans les ressources (gaz, pétrole, or, zircon, lithium, phosphate, fer, marbre, cuivre, mer, soleil, etc.)) une opportunité que toute société aimerait avoir pour assurer un meilleur avenir à ses enfants ou citoyens. Rappelons que si on veut (1) lutter contre l’immigration clandestine, (2) permettre aux pêcheurs, marchands ambulants, tailleurs, apprentis, etc. de vivre dignement; (3) construire des écoles, universités et hôpitaux de qualité, bref profiter d’une meilleure qualité de vie comme les Occidentaux et réussir le défi environnemental; il faut impérativement une renégociation des contrats sur les ressources naturelles (Lire à sujet notre article intitulé La renégociation des contrats sur l’exploitation des ressources naturelles est un impératif pour la souveraineté économique du Sénégal, n’en déplaise au président Macky Sall).

Une élection présidentielle n’est jamais gagnée d’avance. À 2 jours du scrutin crucial, l’unité de l’opposition est plus que jamais souhaitée pour tous ceux qui souhaitent une alternance au clan Macky Sall. Dans cette perspective, plusieurs forces vives de la nation font déjà bloc autour de la candidature de Bassirou Diomaye Faye, le profil qui porte le projet collectif du Pastef. La feuille de route ci-dessous devrait être appliquée scrupuleusement pour une victoire claire et nette de Diomaye dès le premier tour du 24 mars : voter et faire voter, allez récupérer et aider les autres à récupérer leurs cartes, aller tôt dans les bureaux de vote le jour du scrutin, sécuriser le vote avant et le jour du vote.

Doudou Sow, sociologue, auteur et lauréat du Mois de l’histoire des Noirs

Ne manquez plus jamais une nouvelle importante. Abonnez-vous à notre newsletter.

Ne manquez plus jamais une nouvelle importante. Abonnez-vous à notre newsletter.

Dernières nouvelles

Le choix de la rédaction