La Présidence de la République informait les Sénégalais, quelques heures après la cérémonie historique de prestation de serment du nouveau président démocratiquement élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, que Son Excellence nomme monsieur Ousmane Sonko au poste de premier ministre. Comprenant les urgences du moment, le tout nouveau premier ministre, fidèle à ses qualités de pragmatisme, vient de former un gouvernement de 25 ministres et 5 secrétaires d’État dont les compétences avérées et leur opérationnalité seront nécessaires pour répondre adéquatement aux besoins légitimes des Sénégalais.
Force est de constater que le premier ministre Ousmane Sonko qui entretient des liens de proximité à plusieurs égards avec son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye conduira efficacement la politique gouvernementale. Ousmane Sonko demeure incontestablement le meilleur choix pour mettre en œuvre adéquatement le Programme de Bassirou Diomaye Faye intitulé « Yoonu Dëgg- Le « PROJET PASTEF » pour un Sénégal souverain dans une Afrique en progrès ».
Le jeune président du Sénégal a été élu de manière claire et nette, avec une victoire éclatante dès le premier tour (54,28%), sur la base de ce projet de rupture et d’espoir. Durant la campagne électorale écourtée de deux semaines, n’est-ce pas le célèbre slogan qui marquait le plus les esprits était celui de « Sonko égal Diomaye et Diomaye égal Sonko».
Ousmane Sonko a vendu au Sénégal l’idée d’un projet comme il l’a souvent répété dans différentes tribunes. « Le Sénégal n’a pas besoin de messie ni de héros mais d’une masse critique de citoyens conscients des enjeux de l’heure » a souvent dit le leader Ousmane Sonko. « Et ces citoyens-là doivent avoir le courage d’agir pour changer les choses », renchérit le candidat de la coalition Diomaye Président.
Ousmane Sonko ne s’effacera ni ne sera en retrait de la gestion du pays. C’est lui qui a présenté et soutenu le candidat Bassirou Diomaye Faye devant 18 millions de Sénégalais. L’échec du nouveau président Bassirou Diomaye Faye sera aussi celui d’Ousmane Sonko.
Les Sénégalais ont certes élu Diomaye comme président de la République, mais en toute honnêteté c’est Ousmane Sonko qui est le chef d’orchestre de cette large victoire, celle aussi du peuple et des martyrs de la démocratie. Ils ont tous les deux des compétences avérées et le jeune président Bassirou Diomaye Faye a toujours eu les pieds sur terre et leurs relations dépassent la politique.
La force de Pastef-Les Patriotes est incontestablement la création d’un projet de société. Les fondateurs et ceux qui les ont rejoints dans cette aventure résiliente ont souvent mis de l’avant une coopération plutôt qu’une compétition, le don de soi pour la patrie et l’amour indéfectible pour le pays ont toujours été leur unique boussole.
Il n’y aura pas « de conflits doctrinaires entre les deux hommes » comme le faisait remarquer Vincent Hugueux, journaliste indépendant et essayiste lors de l’émission Le débat France 24-Le président sénégalais se prépare au pouvoir Diomaye : vers une vraie rupture ? Un parti créé il y a 10 ans est à la tête du Sénégal.
Le duo de choc vendait également, à juste titre, aux Sénégalais l’idée d’un projet, d’une équipe compétente et non d’une personne. Les démons de la division n’ont qu’à se tenir tranquille alors et laisser travailler pour le bénéfice du peuple sénégalais le tandem Diomaye-Sonko qui est une chance, une inspiration et un espoir pour le Sénégal et l’Afrique, notamment pour cette jeunesse consciente, décomplexée et ouverte sur le monde.
Les chantiers prioritaires du premier gouvernement « de proximité, de rupture, de rassemblement et de résultats » de l’ère Bassirou Diomaye Faye
Les deux personnalités complémentaires devront répondre, avec leurs équipes compétentes, aux besoins pressants des Sénégalais. Au travail acharné cher.e.s compatriotes, tel devrait être le nouveau slogan tellement les chantiers sont urgents dans tous les secteurs.
Les chantiers prioritaires évoqués à maintes reprises par BDF (les nouvelles initiales du Président consignées sur le drapelet installé au Palais) et du nouveau premier ministre seraient « la réconciliation nationale et reconstruction des bases (du) vivre-ensemble (sénégalais) », la « refondation des institutions », « l’allègement sensible du coût de la vie », la « lutte contre la corruption», la récupération de l’argent caché par le biais de « l’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’auto-dénonciation », la « protection des lanceurs d’alerte» pour éradiquer ou balayer la corruption et instaurer une bonne gouvernance, la « renégociation des contrats pétroliers et gaziers avec les opérateurs étrangers » défavorables au peuple sénégalais (la question de l’exploitation des ressources naturelles d’une manière générale), « l’éducation » mais aussi et également « l’emploi et l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes» qui vivent un chômage endémique (75% de la population a moins de 35 ans et le taux de chômage s’élève officiellement à 20%).
Rappelons que la coalition XXL sur laquelle il s’est appuyée pour gagner historiquement cette élection dispose suffisamment de ressources humaines capables de gérer adéquatement le Sénégal sans compter d’autres compétences triées sur le volet par le biais d’appels à candidature et un soutien appuyé au secteur privé local. Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a le sens de l’écoute active compte manager une équipe en s’entourant de meilleurs profils, de bonnes personnes aux bonnes places.
La nouvelle génération au pouvoir fera probablement des erreurs en apprenant dans l’exercice des fonctions mais elle mettra en œuvre certainement une gestion différente. Comme le candidat à la présidence Diomaye Faye le disait lui-même en campagne électorale, il n’a pas une expérience de détournement de deniers publics, de corruption et de mauvaise gouvernance. Et selon nous, ne serait-ce que pour ces trois points évoqués en plus du don de soi pour la patrie, le jeune président gouvernera différemment le Sénégal. Avec son tempérament modéré et le leadership de son mentor, ils prendront des mesures innovantes dans la gestion des affaires du pays.
Les Sénégalais ont des questions légitimes à poser sur le niveau d’expérience mais « il ne faut pas enfermer, selon Moustapha Mamba Guirassy directeur de campagne de la coalition Diomaye Président 2024, le président Bassirou Diomaye Faye dans l’expérience ministérielle ou gouvernementale ». Le Sénégal a élu un président qui a une solide formation de l’école la plus prestigieuse au Sénégal (ENA) et est dotée d’une expérience avérée en administration et en management syndical (lorsqu’il occupait le poste d’inspecteur des impôts et domaines où l’essentiel du budget vient du ministère des Finances).
Même s’il a été un candidat de substitution, par le mode de désignation en fonction des circonstances, Bassirou Diomaye Faye ne sera pas un chef d’État de substitution pour plusieurs raisons. La dualité au sein de l’État reste la question que tout le monde se pose au niveau national et international. La récente nomination du premier ministre relance encore le débat. En d’autres termes, le fonctionnement du duo Diomaye-Sonko est au centre de toutes les préoccupations des Sénégalais et même des acteurs internationaux, à tort ou à raison.
Pour aller plus loin sur ce dernier point, lire l’article : Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye sera-t-il sous l’ombre ou sous tutelle de son mentor Ousmane Sonko ?
Doudou Sow, sociologue, auteur et lauréat du Mois de l’histoire des Noirs