Agression de MNF: symptôme d’une violence collective organisée en haut lieu

Triste nouvelle d’apprendre l’agression de la journaliste Maimouna Ndour Faye. C’est un acte lâche et honteux de s’en prendre physiquement à une personne, une femme de surcroît, parce qu’on ne partage pas ses opinions.

La violence doit être bannie et combattue sous toutes ses formes, les agresseurs de la journaliste et patronne de presse doivent être retrouvés et sévèrement punis.

Lorsque le mal s’installe, il ne peut plus y avoir malheureusement de limites et personne n’est à l’abri, même ceux qui croient s’entourer d’une fausse protection sociale.

Nous savons tous que les agressions sont légion dans ce pays. Les médias sociaux nous en donnent quotidiennement une idée. En pleine rue et devant témoins, de pauvres Sénégalais sont violemment attaqués et détroussés sans aucune forme d’intervention des forces de l’ordre, plus promptes à mater des manifestants qu’à protéger les citoyens.

Dans un précédent texte, nous dénoncions l’état de violence, aussi bien verbale et physique, dans lequel le régime de Macky Sall a plongé le pays. Il a profondément divisé les Sénégalais, nous mettant les uns contre les autres.

Nous avons perdu cette joie de vivre qui faisait la particularité de notre cher Sénégal où chaque propos de trop devant son interlocuteur était suivi d’une demande de pardon et chaque geste déplacé envers son prochain sollicitait promptement des excuses. On s’égosille plutôt que de se parler calmement, on s’insulte pour couper court à l’argumentation de l’autre.

Au lieu de s’élever et d’adopter la posture de « père de la nation », unissant les cœurs et les esprits, Macky Sall a volontairement creusé les lignes de fractures qui nous séparent et nous opposent. Les libertés individuelles sont systématiquement étouffées et ceux qui osent contester ce règne de l’omerta sont publiquement et sévèrement réprimés. La population choisit alors d’autres moyens d’expression.

L’espace politique est devenu une foire d’empoigne au lieu d’être ce lieu où s’affrontent énergiquement les idées. Pour la première fois, dans l’histoire récente du Sénégal, une responsable politique du nom de Mariama Sagna, a été lâchement violée avant d’être assassinée. Ses agresseurs courent toujours et l’Etat couvre d’un silence coupable cet ignoble assassinat.

Des dizaines de manifestants ont perdu la vie ces dernières années et le régime de Macky Sall tente aujourd’hui d’étouffer ces crimes par un projet de loi d’amnistie.

De jeunes enfants, traumatisés à vie, ont été torturés, humiliés et jetés arbitrairement en prison avant d’être aujourd’hui relâchés sans aucune forme d’explication.

Nous avons plus que jamais besoin d’un pays en paix et d’un espace social et politique pacifié mais cela ne saurait se réaliser que dans la conscience que nous devons tous avoir de la sacralité de la vie humaine. Aucune vie n’est plus précieuse que l’autre et la dignité humaine doit être protégée et sauvegardée en toutes circonstances.

Pour soigner un mal, il faut d’abord commencer par le nommer et s’évertuer à retracer ses véritables origines.

Nous souhaitons un prompt rétablissement à Maimouna Ndour Faye. Qu’elle recouvre vite la santé et retrouve sa famille.

Lameen Niang

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