Malheur est arrivé au lad Yoro Dia le jour où il s’est transformé en répondeur automatique contre tout ce que publie Felwine Sarr, car à chaque fois, il s’illustre dans le ridicule par la promptitude à publier un texte qui souvent brille par sa médiocrité à cause d’une absence d’incubation inspiratrice volontaire. Contrairement à Felwine qui choisit et réfléchit librement ses sujets, Yoro Dia, comme une poule qui fouille et farfouille le sol à la recherche de graines, s’enfonce dans le texte de Felwine coupe, découpe, sélectionne des séquences, phrases, membres de phrases, mots, expressions de façon à présenter un minable patchwork scripturaire, une horrible arlequinade textuelle souvent marqués par une pauvreté terrible de l’inspiration.
M. Dia, M. Yoro Dia arrêtez de vous mesurer à plus forte tête que vous. Vous n’êtes pas un gladiateur de l’esprit et de la réflexion, les sénégalais ne vous comptent pas parmi le gratin des intellectuels illustres dont ils s’enorgueillissent, non pas que vous n’êtes pas docte, mais que vous vous êtes transformé en valet, en dame de compagnie dont les circonlocutions et circonvolutions cognitives agacent. Vous venez tout juste de vous affranchir de votre statut de doctorant, donc M. Dia vous venez tout juste d’être docteur, alors comment pouvez vous pousser l’effronterie si haut au point de penser pouvoir expulser Felwine Sarr, le professeur itinérant dont le logos s’est internationalisé, de « la Confrérie des Eveillés » ? Encore qu’il nous faut nous arrêter sur cette expression tant chérie par vous et soigneusement mise entre guillemets, sans aucune explication ou renvoi, comme cela se doit dans la confrérie des intellectuels honnêtes.
Vous faites de la contrebande intellectuelle, car vous avez reposé votre argumentaire sur cette expression sans renvoyer à son auteur Jacques Attali qui a publié aux Editions Fayard en 2004 le roman policier historique intitulé La Confrérie des Eveillés. Nous avons le pressentiment que vous n’avez pas lu ce livre dont peut être seul le titre vous intéressé ou que vous l’avez compris de travers. En effet, ce livre, comme la plupart des fictions du génial Attali est une création complexe où s’enchevêtrent dans le déroulement apparemment simple de la fable (histoire, énoncé) un algorithme de fils inextricables dans la mise en place du fictif. La problématique de la littérarité sous-jacente demeure un enjeu lectoriel fondamental qu’il faut résoudre pour s’adjuger le référent historique et idéologique qui irrigue cette œuvre. Et là, M. Dia ce que nous enseigne ce passionnant polar d’Attali est exactement le contraire de ce que vous avez compris. La trame romanesque de cette fiction bâtie autour d’un dialogue parrainé par la Raison entre les religions monothéistes que sont l’islam, le judaïsme, le christianisme et le bouddhisme, et même le polythéisme grec de l’Antiquité par l’entremise de personnages historiques comme Maimonide, Aristote ou Muhammad Ibn Rushd plus connu sous le nom de Averroès interdit la réclusion des savoirs, et recommande la tolérance. La raison et la spiritualité ne doivent pas nous enfermer dans une spéculation creuse et désincarnée, sans incidence pratique sur le quotidien et le devenir des humains. L’intellectuel généreux Felwine en renouant avec la maxime de Protagoras d’Abdère « l’homme est la mesure de toute chose » assume sa part d’humanité et d’humanisme en se muant en défenseur éclairé et critique du peuple pour favoriser des transformations politiques et sociales. Felwine refuse d’être un Raspoutine des temps modernes ou un Diogène roulant son tonneau pendant que tout Athènes se préparait à la guerre. Nous doutons que notre Yoro Dia national plus doué en citations ne possède les aptitudes herméneutiques qui sous-tendent la textualisation de cette œuvre qui est un véritable puzzle narratif. Nous craignons aussi que la narration qui y est brouillée, masquée et l’opacité de la signifiance constituant un obstacle pour tout décodage hâtif ne découragent notre herméneute. Donc notre Yoro doit revenir nous éclairer sur sa lecture de cette fiction, et surtout nous dire quelle est sa compréhension de la notion de « Confrérie Eveillée » et pourquoi l’applique t-il à Felwine.
Oui, ces exigences seront toujours renouvelées d’autant plus que la marque de fabrique scripturaire de Yoro Dia est de farcir ses textes de citations, de noms d’auteurs et de penseurs. Souvent le volume textuel de ces intertextualités concurrence la réflexion personnelle du sieur Yoro. Certes des citations sont nécessaires à tout discours écrit ou oral, pour contredire, donner du poids à son argumentation sous forme d’argument d’autorité ou d’étalage de connaissance pour masquer ses limites. Mais Chez Yoro Dia, au lieu que la citation vienne en appoint, on à l’impression que celle-ci remplace la réflexion. Regardez le texte de Yoro Dia, il n’est pas limpide à cause des citations certes, mais surtout des bouts de phrases ou d’expressions à n’en plus finir, ce qui conforte Felwine dans sa critique contre la méthodologie analytique et accusatrice des clercs du système ou de ses juristes lorsqu’il parle de « phrase sortie de son contexte de performativité ». Oui, oui c’est là un concept chomskyen renvoyant à la linguistique générale et à la grammaire générative et transformationnelle. Cette performativité est différente de la compétence linguistique qui n’est qu’une aptitude à former des phrases grammaticales et à les comprendre, est une aptitude à comprendre la portée sémantique des mots et phrases au-delà de leur signifié au premier degré. Cette pratique d’écriture bien commode de Yoro Dia, lui permet de sortir des phrases de leur contexte et de faire dire à leur auteur le contraire ou de les subodorer à sa perspective souvent tendancieuse. Souvenez-vous du texte de Bassirou Diomaye Faye, dont on avait extrait qu’ne expression répétée et servie partout sur un texte qui en comportait plusieurs. Diomaye en parlant de « clochardisation de la justice » parlait de cette justice citoyenne qui est devenue une justice politique et dont les responsables sont quelques magistrats. Aujourd’hui il est en prison pour outrage à magistrats et d’autres chefs d’inculpation L’exemple du « Gatsa-Gatsa » est assez illustratif de ce procédé. On le retrouve aussi dans ces propos tenus en privé, sortis de leur contexte énonciatif et interprétés au premier degré, où Sonko articula ce bout de phrase, qui en réalité n’était qu’une métaphore disant « il faut fusiller les anciens chefs d’état ». Cette technique interprétative absurde de détournement de sens, pour inventer et coller des chefs d’accusation imaginaires est la marque des régimes totalitaires avec un Big Brother au sommet. Cette expression de « Gatsa-Gatsa » sortie de son contexte et sevrée de sa suite, traduit dans la bouche de Sonko une invite pacifiste et non une déclaration belliqueuse. Il en est de même du « Mortal Kombat » ou de « Macky dina jeul sama baken wala ma jeul bossam ». Toutes ces expressions et tant d’autres ne sont pas des appels à l’insurrection, elles expriment une ferme volonté de se défendre (don de soi, invocation d’un droit constitutionnel) jusqu’au sacrifice ultime, et non une déclaration offensive guerrière. Mieux, ces expressions traduisent une volonté assumée de légalisme constitutionnel, car le Sénégal adhère à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 aout 1789. Selon son article 2 tout citoyen peut invoquer son droit à la résistance, si ses droits constitutionnels sont violés. Sonko en refusant de déférer à la convocation de la Section de recherche, sans la levée de son immunité parlementaire exerçait un droit constitutionnel. Et parlant de Mortal Kombat, il était convaincu de l’existence d’un complot dont le but était de le séquestrer pour l’empêcher de jouir de ses droits civiques. L’histoire lui a donné raison, et M. Dia, Dr Yoro Dia continue de nier l’innocence de Sonko, d’accabler son parti Pastef, fermant les yeux sur la barbarie des pratiques judiciaires et policières, comme la traque, les enlèvements, séquestrations, tortures, assassinats et emprisonnements.
M. Dia, Dr Yoro Dia, nous savons que vous êtes payé pour réfléchir et écrire des ignominies, et qui paye commande. Sous ce rapport, votre rationalité intellectuelle est en souffrance parce que captive du mensonge politique de vos commanditaires, qui vous pousse à écrire toutes ces choses ignobles, tant vous ressemblez à un Goebbels de la plume. Dans votre zèle irrépressible d’exécutant vous couvrez, avouez et justifiez tous les crimes, dénis et violations perpétrés depuis bientôt douze ans au Sénégal. Ce qui vous a valu d’ailleurs d’être en bonne place dans les présumés coupables de la plainte pour crimes contre l’humanité déposée par Me Branco à la Cour Pénal Internationale et dans les juridictions françaises. M. Dia, Dr Dia vous avez aliéné votre liberté, et vous vous en rendrez compte à la fin de ce régime. Bientôt vous serez capturé, vous, votre corps et votre esprit accoucheur de propagande insensée. Le nervi intellectuel national, c’est donc bien vous qui irez porter ignoblement le drapeau de la honte et du déshonneur à la CPI à coté des tristement célèbres boutefeux comme Milosevic, Thomas Lubanga et tutti quanti. M. Dia que dites-vous des vrais nervis de juin 2023 armés jusqu’aux dents à coté des Forces de défense et de sécurité dont le dossier fait présentement les choux gras des enquêteurs de la CPI ? C’est Felwine ça ? Non ce n’est pas Felwine et ça ne peut être lui. Vous insultez votre intelligence en parlant d’attentat de Yarakh alors qu’il nya aucune enquête officielle à ce jour. Ou sont les terroristes qui ont revendiqué ce fait insolite qui livrera ses secrets comme beaucoup d’autres dés que ce régime sanguinaire sera couché à terre. Et puis, M. Dia, Dr Yoro Dia variez un peu votre contre-argumentation contre Felwine, changez vos références pour nous témoigner de votre vaste culture livresque. Vous qui avez l’outrecuidance d’expulser Felwine, Mbougar et Boris de votre « Confrérie des Eveillés ».Laissez Max Weber en paix, vous l’avez lu de travers. La neutralité axiologique n’est pas incompatible avec l’engagement politique, religieux ou philosophique. Cessez de nous rabâcher votre bévue de lecture. Fontenelle ne disait-il pas qu’avant de parler, doit-on au moins savoir de quoi l’on va faire ? Le texte de Felwine nourri par une démarche à la fois synchronique et diachronique a mobilisé tous les faits saillants relatifs à la démocratie, l’état de droit, la bonne gouvernance et le tout sur une toile de fond savante se rapportant à des définitions correctes des notions y afférents pour ensuite montrer l’écart entre les réalias et les nominas pour parler comme Guillaume d’Occam. M. Dia, Dr Yoro Dia de quel outil conceptuel vous servez-vous pour distinguer en Felwine le savant, le scientifique, l’intellectuel, le politique, l’économiste, le philosophe, le musicien ? Felwine, c’est tout cela, une heureuse osmose en une seule ontologie. Contrairement à vous qui voyez partout du Sonko, du Pastef, du Mame M’baye Niang et du Adji Sarr le petite niominka, Felwine s’est radicalement inscrit dans une réflexion assumée et engagée. Il veut entrer dans l’histoire en faisant corps avec les préoccupations existentielles de son peuple, il est devenu un intellectuel organique gramscien, loin de la neutralité éthérée et vaporeuse où vous voulez le confiner. Sa reflexion sur les que faire sénégalais très attendu est salutaire, elle permet au peuple d’avoir une claire intelligence des enjeux prédateurs du système, de ses ramifications et surtout de sa logique de désinstitutionnalisation accélérée. Et vous, M. Dia, Dr Yoro Dia de quelle neutralité vous prévalez-vous ? Au bout du compte vous risquez de trouver votre propre mort dans vos insolubles contradictions. Kouy digle sangu nala sa fek. M. Dia, Dr Yoro Dia avez beau être descendant des muses de l’Hélicon, mais à un moment donné nous nous demandons est-ce-que vous n’avez pas besoin de l’hellébore pour vous calmer.
ALIOUNE SECK DE BARGNY