C’est à l’épreuve des chocs qu’un système peut être réellement évalué pour déterminer son degré de vulnérabilité et les défis auxquels il faudra faire face pour être résilient. Autrement dit, le choc est une épreuve nécessaire pour l’évaluation des capacités de résilience d’un système. Aucun système ne peut se prévaloir d’une “résilience théorique”. Il faudra nécessairement passer par une expérience d’anticipation, d’absorption et d’adaptation face aux chocs pour évaluer sa résilience.
Les systèmes exposés à des risques fréquents sont généralement très riches en intelligence, en apprentissages et très féconds en pratiques adaptatives. Ceci favorise en général des dispositions et des aptitudes vers la résilience.
La résilience est dynamique !
Notre prétexte est d’analyser la situation du Sénégal sous le prisme des théories sur la résilience.
En effet, la robustesse de notre Etat et la vigueur d’une démocratie sénégalaise tant chantée viennent d’être testées à travers les différents chocs que traverse le pays actuellement.
L’on est tenté de dire que toutes les théories sur notre administration n’étaient que leurre.
Le choc a tout balayé, il dévoile une terrible carence et une porosité notoire. Le système est à terre et la machine est devenue folle. Plus besoin d’éléments illustratifs, car les exemples font foison désormais et alimentent urbi et orbi les plateaux des médias. Nous sommes obligés de ravaler parfois notre fierté sénégalaise en raison des conséquences d’un système voyou.
La situation que nous vivons actuellement témoigne de la vulnérabilité de notre système de gouvernance et ses faibles capacités à absorber le choc.
Un niveau de vulnérabilité insoupçonné de notre système de gouvernance. Il suffit juste d’avoir un Homme pour caporaliser le fonctionnement de tout un système à son compte.
Quand un système n’a pas suffisamment de capacités d’anticipation pour pallier aux chocs, il subira d’énormes pertes et dommages. Malheureusement, notre système de gouvernance ne prévoit pas suffisamment de dispositions anticipatoires afin de garantir son fonctionnement normal durant et après le choc. Les seules dispositions qui existent ont généralement tendance à éteindre un système de pouvoirs multipolaires pour renforcer les prérogatives d’un Homme faillible. C’est là l’un des facteurs de vulnérabilité de notre système.
Dans notre système de gouvernance, le pouvoir n’arrête pas le pouvoir, mais le pouvoir phagocyte les pouvoirs parallèles. La séparation des pouvoirs n’est qu’un décor républicain.
Le chaos démocratique et d’Etat de droit que le Sénégal vit actuellement sont assez révélateurs de la vulnérabilité de notre système de gouvernance.
Malheureusement, un système de gouvernance est difficilement séparable des réalités d’une société. Notre conception de la gestion du pouvoir est fondamentalement entachée des écumes de notre société.
Certes, le choc est énorme et les pertes et dommages sont importants, mais il est possible de se relever, de présager une situation post-crise très résiliente, à condition d’apprendre de nos vulnérabilités en bâtissant un programme de gouvernance résilient hors de portée des désidératas et de la faillibilité d’un Homme.
Dès lors, tout programme qui promet la continuité n’est pas une offre politique, car il ne propose pas d’alternative. Au contraire, il maintient le Sénégal dans la risée, la misère et la décadence. Un tel programme engraisse le pouvoir, les lobbies et enflamme le marasme du peuple.
C’est pour toutes ces ces raisons qu’Amadou Ba est le pire candidat parmi ceux qui convoitent le fauteuil présidentiel, car son programme politique est basé sur la continuité d’une gouvernance sombre et vicieuse :
– La continuité de la perte de souveraineté politique et économique ;
– La continuité du complexe d’identité ;
– La continuité de la spoliation de nos ressources naturelles ;
– La continuité de la vie chère ;
– La continuité d’une gouvernance clanique ;
– La continuité de la pauvreté ;
– La continuité de l’asservissement face au FMI et la BM ;
– La continuité du chômage des jeunes ;
– La continuité du drame des jeunes dans l’océan Atlantique ;
– La continuité des emprisonnements pour des motifs de différence d’opinions politiques ;
– La continuité de l’abandon des Agriculteurs ;
– La continuité du bradage de nos ressources halieutiques ;
– La continuité des détournements de deniers publics ;
– La continuation de la corruption tous azimuts ;
– La continuité de la confiscation des libertés individuelles et collectives ;
– La continuité d’une gouvernance policière ;
– La continuité de la spoliation des terres par de véreux fonctionnaires et cupides affairistes ;
– La continuité de…
Février 2024 est un rendez-vous plein d’enjeux.
Momath Talla NDAO