Esprit faible et manque d’estime de soi, Ismaela Madior Fall et Antoine Diome, les profils parfaits pour exécuter les dernières forfaitures d’un tyran, par Mouhamadou Sarr

Quand un État normal, soucieux des problèmes économiques et du bien-être de sa population sélectionne des candidats pour combler des postes ministériels aussi stratégiques, les compétences intellectuelles, l’expérience professionnelle et la probité morale sont les principaux critères mis en avant. Par ailleurs, un État voyou, dont le seul objectif est de perdurer au pouvoir et qui n’est nullement préoccupé par la qualité de vie de ses citoyens mise plutôt sur la faiblesse de ses hommes. Ce type d’État s’intéresse plus à la psychologie d’Hommes avec un pouvoir personnel affaibli, capables d’exécuter aveuglement toutes sortes d’ordres même ceux manifestement illégaux. Il peut aussi recruter parmi ces individus qui devraient faire l’objet de poursuites judiciaires. On peut donner l’exemple du commissaire Bara Sangharé qui à la suite de l’affaire de“ la pharmacie Fadilou Mbacké’’, devrait être mis sous les verrous. Ce dernier en situation judiciaire précaire se retrouve maintenant à la tête de la sureté urbaine (SU). Il est donc d’emblée contraint d’exécuter tout type d’ordres lui provenant de plus haut. On peut donc postuler que l’État s’intéresse à ces deux profils : les hommes qui ont un épais de Damoclès qui pend sur leur tête et qui s’emploient à exécuter couteau sous la gorge n’importe quel ordre; les autres ce sont ceux qui sont conscients de leur impéritie pensant que le Président leur manifeste une certaine mansuétude et qu’ils sont redevables de quelque chose. 

Quand ce qu’on est parle plus haut que ce qu’on fait

On peut être dans une situation privilégiée et notre manière d’agir et les décisions qu’on prend ne sont pas à la hauteur de la station en question.  Allah dit dans le coran sourate 95 verset 5 et 6

 « Nous avons créé l’homme dans la forme la plus parfaite’’ ‘’Ensuite, Nous l’avons ramené au niveau le plus bas. »

L’actuel ministre de l’Intérieur sénégalais est impliqué dans tous les dossiers politico-judiciaires litigieux de la dernière décennie. Il était le substitut du procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), une institution judiciaire que tous les pontes du droit ont jugé non conforme aux standards internationaux. Elle est d’ailleurs devenue le parquet financier. Mr Diome faisait partie des commandants de ce bras armé du régime contre ses adversaires d’alors en l’occurrence Karim Wade et cie. Le ministre était l’agent judiciaire de l’État dans l’affaire Khalifa Sall qui fut accusé de détournement de deniers publics. Mr Diome avait pour mission de représenter l’Étatqui ne s’était manifestement pas bien comporté en termes de respect des droits de l’inculpé selon la cour de justice de la CEDEAO. Le dossier politico judiciaire le plus litigieux de l’histoire de Sénégal est l’affaire Adji Sarr. Avec un bilan particulièrement macabre, nous comptons plus d’une cinquantaine de morts, des centaines de blessés, des milliers d’emprisonnements. La responsabilité du ministre de l’Intérieur est plus que jamais engagée. Étant le patron des renseignements sénégalais, c’est évident qu’il était au courant des prémices de ce complot mal ficelé devenu une affaire d’État. Ses sorties désastreuses qualifiant les manifestants contre l’injustice de forces occultes, son communiqué mensonger justifiant la mort d’un jeune par une hélice et qui sera démenti plus tard par une autopsie …devraient le pousser depuis longtemps à la démission. Quand un ministre de la République déforme à dessein les propos d’un citoyen dans le but d’altérer son image, c’est que la République en question est dans le caniveau. Lors d’une de ces sorties, le Président Sonko s’adressait à la jeunesse en leur disant ‘j’entends les jeunes dire que ‘Ku désa yaay juraat’ (si quelqu’un meurt, sa mère donnera naissance à un autre) mais personne ne va en mourir’. Dans sa conférence de presse, l’aigrefin a sciemment coupé la phrase en postulant ‘j’entends Sonko dire ‘ku dé sa yaayjuraat’. Cette attitude du ministre est tellement biscornue qu’il faudrait interroger la psychologie de l’homme pour en avoir une compréhension raisonnable. L’inexpérience de l’homme qui, en tout état de cause est conscient que le costume porté est trop grand pour soi ne peut que se comporter en fervent disciple du Président de la République. Quand on n’hésite pas à marcher sur des cadavres, à faire emprisonner d’honnêtes citoyens, à passer sous silence la disparition de fonctionnaires de la gendarmerie, à vouloir dissoudre un parti d’opposition (au 21é siècle) pour servir fidèlement un forcené qui s’est déjà rendu, c’est parce que c’est un vrai pacte d’allégeance qui lie les deux hommes. Mais ose-il dire non?

Un ministre de la Justice symbole caractérisé de l’injustice

Ismaela Madior Fall est un éminent professeur de droit qui a toujours défendu qu’il faudrait des juges de liberté car l’emprisonnement devrait être l’exception et la libération,la règle. Actuellement ministre de la Justice, nous décomptons plus de 1800 détenus politiques, emprisonnés à cause de leur appartenance politique. Un homme versatile, indigne dont les convictions sont circonstancielles a publiquement reconnu le qualificatif de ‘tailleurs de la constitution’, une attitude qui révèle d’avantage le caractère faible de l’homme. Ismaela Madior symbolise la malhonnêteté intellectuelle et ce type de politicien véreuxdont les promesses n’engagent que ceux y croient. Celui qui a écrit la nouvelle constitution et qui a fait le tour du Sénégal pour expliquer à la population que le Président n’avait plus droit à un autre mandat s’est complètement dédit en invitant les gens à faire la différence entre l’homme politique et le juriste. 

Avec beaucoup de pertes de vies humaines, ces deux ministres qui ont jeté leur dévolu à la répression ont couté très cher au Sénégal. Au crépuscule de la démocratie, ils ont plongé le pays dans une crise sans précèdent. De hauts cadres de l’administration, de hauts dignitaires de la société, des journalistes libres, des élus de la République, une bonne partie de notre jeunesse croupissent illégalement en prison sous leurs ordres. Même s’ils pensent qu’êtreministre en vaut la chandelle, nous pensons avec une forte conviction qu’ils rendront des comptes dans une future très proche. Il faut enfin rappeler à ces ‘béni oui oui’ qu’aussi longtemps que le Sénégal sera, la teneur du message du Président Sonko restera intacte.

Mouhamadou Sarr Pastef Canada, Pastef Khombole

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