Les premières nominations réalisées sans appel à candidatures ont été accueillies avec un mélange de satisfaction et de scepticisme, soulevant des questions sur la cohérence entre les engagements de campagne et les actions du gouvernement. L’engagement du Président Bassirou Diomaye FAYE dans son livre-programme, affirmant que : « Nous consacrerons l’appel à candidatures pour certains emplois de la haute fonction publique et du secteur parapublic, et normaliserons les recrutements civils et militaires par des concours, garantissant ainsi l’égalité des chances », figure parmi les promesses les plus séduisantes. Toutefois, réaliser une telle réforme en quelques semaines semble irréaliste, surtout compte tenu des priorités et de la nécessité d’efficacité.
Il est néanmoins encourageant de voir les premières nominations et d’espérer que l’État poursuivra le processus pour faire fonctionner le gouvernement de manière optimale. La confiance accordée aux jeunes lors des premières nominations témoigne de l’engagement envers le renouvellement et la diversification de la haute fonction publique.
La promesse d’appels à candidatures pour certains postes de la fonction publique est certes louable, mais elle doit être mise en œuvre avec précaution pour éviter des conséquences indésirables. Une transition rapide vers un mode de recrutement basé sur des appels à candidatures peut perturber la stabilité institutionnelle et générer des conflits politiques internes. Le défi consiste à réaliser ces changements sans compromettre la cohésion et la stabilité politiques.
Les appels à candidatures ouverts peuvent offrir des opportunités équitables à tous les citoyens, mais ils peuvent aussi comporter des risques. Par exemple, des profils recrutés uniquement pour leurs compétences techniques pourraient ne pas partager les valeurs ou les convictions politiques du gouvernement, créant ainsi des tensions internes. Car la première condition de nomination c’est la confiance du chef et la loyauté à son égard.
Pour mener à bien cette réforme, une réflexion approfondie est nécessaire. Un comité impartial pourrait aider à définir les modalités de mise en œuvre et proposer des recommandations éclairées. L’adoption d’une approche collaborative, impliquant gouvernement, société civile et citoyens, pourrait garantir le succès de cette réforme et contribuer à bâtir un avenir plus juste pour le Sénégal.
En soutenant cette initiative, nous exprimons notre confiance envers le gouvernement et son engagement envers une gouvernance plus transparente et équitable. Avec des actions concrètes, le gouvernement peut démontrer son dévouement à des valeurs solides, car dans le domaine complexe de la politique, la transformation réelle découle des actes, qu’ils soient modestes ou audacieux.