Ousmane SONKO, en une vie de lutte, n’a jamais rien cédé.
Il s’est toujours tenu droit aux côtés du peuple sénégalais.
Le pouvoir, qui le rêve depuis toujours suppliant, baisant ses babouches, a tout fait depuis 2016 pour l’abaisser.
Radiation, menaces, tentatives de corruption, accusations infondées, violences, arrestations se sont succédées.
M. SONKO n’a jamais rien cédé.
Alors ils ont insisté.
Tout homme a un prix, ont-ils pensé, toujours plus désespérés.
Tout homme a un prix, pensent les hommes compromis.
Depuis 2016, le pouvoir se l’est pourtant vu rappeler avec la même clarté : cet homme ne fera jamais commerce de sa dignité, qu’il rattache à la souveraineté du peuple sénégalais.
Soixante morts, des milliers de blessés et de détenus politiques sont là pour le leur rappeler.
Ils sont le socle dont ils ne se départira jamais.
Ils sont la raison pour laquelle il ne leur concédera jamais.
Des millions de sénégalais lui vouent pour cela un immense respect.
Le pouvoir, lui, continue à le rêver quémandant aux pieds du Palais, négociant ses destinées.
Alors ils s’accrochent au moindre signe qui pourrait le leur assurer.
Hier, le palais présidentiel s’est précipité sur l’une de mes déclarations pour la commenter.
Je comprends, la nécessité, en le contexte actuel, un instant encore, de croire rêver. Un instant encore, de croire et de rêver à ce que ces milliers d’arrestation d’arbitraires, ces meurtres, ces crimes, aient enfin permis d’atteindre leur objectif tant recherché: l’impunité et la compromission de celui qui a eux s’opposait.
Mais quelle fébrilité, et quel aveu de fragilité.
Ils ont cru que j’annonçais que M. SONKO s’apprêtait à céder, et qu’ils avaient gagné.
Ils ont cru pouvoir faire de moi, qui les ai défiés pieds nus, le vecteur de la compromission de leur adversaire le plus tenace et acharné.
Moi qui ai défié la perpétuité pour me rendre à ses cotés. Moi qui me suis tenu, des jours durant, aux côtés de Sénégalais, tandis qu’ils remuaient ciel et terre sans être capables de m’arrêter.
Moi qu’ils ont dû finalement faire kidnapper à 300km de leurs frontières avant de piteusement devoir me libérer.
Moi qui face aux juges, policiers et magistrats, en ces jours sans pain ni vin, n’aura adressé qu’un mot, sans trembler:
Seule la lutte libère.
Seule la lutte libère.
La réalité est plus crue. De Paris à La Haye en passant par Genève et Washington, se portent sur le Sénégal des regards toujours plus pressants et exigeants. Ils se joignent a ceux de millions de sénégalais, qui, éberlués, voyant leur pays tanguer, craignent de le voir sombrer.
A ces regards s’ajoutent des voix, qui s’adressent au pouvoir et à nous, en nous demandant: qu’est ce qui peut être fait ?
Tous s’inquiètent et nous pressent de décider.
Deux voies restent. Le droit ou la force.
Le droit, c’est la libération des prisonniers politiques, la tenue d’élections libres, et le départ dans la dignité. C’est ce point et ce point seul qui pourra être négocié.
La force, c’est la mort et l’indignité.
Nous refusons d’y concéder.
Eviter le drame. Le leur, et non le nôtre.
Voilà ce que j’ai eu instruction de rechercher.
M. SONKO ne négociera jamais l’inaliénable: son destin et sa liberté.
Ceux qui ont cru pouvoir s’en sortir en l’enfermant doivent le comprendre. C’est eux, et non lui, qui sont en danger.
Eux et non lui qui dans quelques mois de devront faire face à leurs responsabilités.
Des procédures imprescriptibles contre les auteurs de meurtres, blessures, tortures, détentions arbitraires et autres crimes contre l’humanité qui ont été commis depuis mars 2021 par ses affidés ont été lancées en France et à La Haye.
Imprescriptibles, cela a un sens très simple: un spectre, pour le restant de leurs jours, menace de les hanter.
Qu’ils prennent garde à tenter d’y échapper en prolongeant leur oppression et en décalant les élections.
La balle est dans leur camps. A eux de décider de leurs destinées.