Dakar, 17 juil (APS) – Les quotidiens reçus lundi à l’APS s’intéressent à l’examen par les députés des projets de lois dont la modification de l’article 87 de la Constitution qui permettrait au chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée nationale sans délai.
L’Assemblée nationale ‘’’face à elle-même !’’, s’exclame Sud Quotidien.
‘’Eligibilité de Khalifa Sall et Karim Wade, réajustement du parrainage citoyen, suppression de l’Assemblée nationale : voilà ce sur quoi est invitée à se prononcer la 14ème législature, sur convocation du chef de l’Etat Macky Sall en procédure d’urgence’’, explique Sud Quotidien.
Le journal ajoute : ‘’Reste maintenant à savoir si toutes les dernières +injonctions+ du maitre du jeu seront suivies à la lettre par une majorité parlementaire sans +maître+ face à une opposition certes écartelée mais +unie+ sur certains points mi- clair mi- obscur touchant les projets de loi devant être défendus par Ismaila Madior Fall et Antoine Diome, respectivement ministres de la Justice et de l’Intérieur’’.
‘’Jour de délivrance pour Karim Wade et Khalifa Sall’’, dit L’As à propos de l’examen des lois issus des conclusions du dialogue national.
Le journal signale que ‘’les parlementaires sont convoqués aujourd’hui en procédure d’urgence et en session extraordinaire pour l’examen des projets de loi issus des conclusions du dialogue national’’.
‘’’Si à l’issue des travaux, l’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall devrait être actée, Doudou Wade demande aux députés de barrer la route au Président Macky Sall en ce qui concerne le projet de révision de la Constitution en son article 87. En effet, cet article permet au chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée nationale après avoir recueilli l’avis du président de ladite institution et du Premier ministre’’, écrit le journal.
Selon le quotidien Bës Bi, ‘’l’article 87 de la Constitution sera l’attraction de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui va se pencher sur les projets de lois issus du dialogue politique’’.
‘’Cette disposition, si elle est adoptée, va donner au président de la République les pleins pouvoirs de dissoudre l’Assemblée nationale sans délai. Alors que l’alinéa 2 de cet article avait mis un garde de fou avec la contrainte de deux ans avant toute dissolution. Doudou Wade, membre de la coalition Wallu et du Pds est outré par cette modification envisagée de l’article 87 qui est une +catastrophe+’’, écrit le journal.
Selon Le Quotidien ‘’le député non-inscrit et président de La République des valeurs, Thierno Alassane Sall, a déclaré qu’il ne votera pas le projet de loi modifiant l’article 87 de la Constitution et qui traite de la dissolution de l’Assemblée nationale’’.
‘’En plus de celui-ci, ils doivent voter aussi le projet de loi d’amnistie, qui concerne Karim Wade et Khalifa Sall. Justifiant son choix, Thierno Alassane Sall accuse le Président Macky Sall de vouloir leur +choisir son successeur et faire cohabiter ce dernier avec un Parlement qu’il aura largement contribué à modeler+’’, rapporte le journal.
EnQuête parle de ‘’dialogue sourd’’ sur la modification de l’article 87 de la Constitution.
‘’Le sujet a fait couler beaucoup d’encre et de salive. De nombreuses voix se sont élevées ce week-end pour protester contre ce qu’elles considèrent comme des velléités d’affaiblir la représentation nationale. En première ligne de ce combat, il y a l’ancien président du groupe parlementaire majoritaire, le libéral Doudou Wade’’.
Selon lui, « la modification de l’article 87 comme prévue par le projet de loi est une catastrophe… Avec cette nouvelle rédaction, le président de la République a droit de mort sur l’Assemblée nationale. Ainsi, il lui est loisible de dissoudre l’Assemblée nationale’’.
OID/AB