Lorsqu’il était dans l’opposition, à la veille de l’élection présidentielle de 2012, le candidat Macky Sall avait promis un bilan immatériel aux Sénégalais. Il disait en substance que le bilan qu’il aurait à livrer aux Sénégalais ne sera pas celui d’un bilan matériel (des routes ou infrastructures) mais des valeurs qu’il faut restaurer.Force est de constater une déconnexion entre le président Macky Sall et le peuple sénégalais, particulièrement sur les questions d’État de droit, de respect des libertés individuelles, associatives et de démocratie.
Confronté à l’épreuve des faits, on constate nettement que le président Macky Sall est loin d’être un démocrate. L’emprisonnement arbitraire de son principal opposant Ousmane Sonko par une justice inféodée en est la preuve palpable. L’adversaire le plus farouche du président Macky Sall a toujours crié au complot du pouvoir pour l’écarter de l’élection présidentielle du 25 février 2024 où il part grand favori de tous les sondages et de la réalité du terrain. Depuis que le président Macky Sall est à la tête du Sénégal, il n’y a plus d’État de droit dans ce pays africain pourtant connu pour son modèle démocratique et sa stabilité politique. L’instrumentalisation de la justice à des fins politiques favorables au pouvoir pour éliminer les principaux adversaires en est la preuve palpable.
L’opposant Macky Sall devenu président qui veut « réduire l’opposition à sa simple expression » n’a jamais manqué une occasion d’humilier les principaux leaders de l’opposition. L’État policier de Macky Sall a gazé durant des manifestations des anciens premiers ministres, président de l’Assemblée nationale et de groupe parlementaire, députés et citoyens. Qui ne souvient pas de la « grande marche » de l’opposition (environ 3 000 personnes) du 14 octobre 2016 et qui a finalement tourné court à cause du lancement des gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. Les images de la chaîne de télévision québécoise et canadienne TVA sont explicitessur une foule dispersée par des policiers avec des manifestants qui « demandaient (à juste titre) une plus grande transparence dans la gestion du gaz découvert dans le pays ». Celui qui est allergique à la critique sort souvent renforcé de ses rapports de force avec l’opposition. Prenant en otage le peuple sénégalais, le dictateur Macky Sall n’a cessé de dérouler son plan de confiscation du pouvoir tout au long de son mandat présidentiel.
Lire à ce sujet le texte intitulé Les faits prouvant la dictature, la privation des libertés individuelles, du recul de la presse au Sénégal parlent d’eux-mêmes.
Le président Macky Sall fait pire ce qu’il reprochait à son prédécesseur, Abdoulaye Wade.
Le dictateur Macky Sall a bradé tout l’héritage démocratique sénégalais chèrement acquis par plusieurs générations et qui lui a permis d’être président du Sénégal. Contrairement à ses prédécesseurs (Senghor, Diouf et Wade), le président Macky Sall ne laissera aucune lettre de noblesse à la démocratie sénégalaise. Un président n’ayant pas une ouverture d’esprit développée n’a pas forcément la même sagesse que ses prédécesseurs qui pouvaient tester les limites des Sénégalais et savaient reculer au bon moment. Le président Abdou Diouf sur la bonne tenue des élections de même que le recul de Me Abdoulaye Wade sur le quart bloquant à l’Assemblée nationale, le changement de ministre de l’Intérieur pour organiser les élections libres et transparentes, avaient fait preuve de dépassement politique, des gestes salués par l’écrasante majorité du peuple sénégalais. Macky Sall a exercé plus de 12 ans de terrorisme d’État sur les citoyens qui ne sont pas favorables à sa politique et sa vision népotique. Un président qui a toujours été en conflit ouvert permanent avec son peuple et l’opposition.
Le peuple sénégalais doit continuer à se battre pour retrouver sa souveraineté confisquée par le dictateur Macky Sall, son clan et tous ceux qui cherchent à maintenir un système pour préserver leurs intérêts au détriment de l’écrasante majorité. Défendre la démocratie et l’instauration d’un État de droit n’est pas seulement une affaire du principal opposant Ousmane SONKO mais de tout le peuple sénégalais. Le système est en train de se battre de toutes ses forces pour que le favori des élections présidentielles de février 2024 Ousmane Sonko ne prenne le pouvoir. Il faut donc une mobilisation de toutes les forces vives de la nation pour éviter une confiscation de la volonté populaire.
Le dernier mot revient donc à la population sénégalaise, qui est le seul arbitre du jeu démocratique. Seule la détermination du peuple sénégalais, notamment les jeunes, fera reculer le dictateur Macky Sall. Il ne faut pas trahir le leader du parti Patriotes Africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) Ousmane Sonko à 6 mois des élections présidentielles de février 2024 et son projet de changer de manière positive le Sénégal. Les sacrifices des morts, détenus, blessés et /ou dommages collatéraux des tensions politiques ne devraient pas rester vains.
Si le président Macky Sall aimait réellement le Sénégal, s’il avait « Le Sénégal au cœur » en référence à son livre, il devrait être le premier à vouloir la paix dans ce pays et à empêcher des milliards de pertes économiques et remettre de manière élégante les clefs du pouvoir à celui ou celle que le peuple sénégalais a librement choisi. La diaspora sénégalaise exige des élections transparentes, démocratiques et inclusives.
Doudou Sow, sociologue-blogueur, citoyen socialement engagé et lauréats du Mois de l’histoire des Noirs 2017 et du Gala de la Nuit de l’Excellence afro-antillaise 2019