Le peuple sénégalais se rappelle tristement les efforts déployés et le sacrifice consenti pour que l’actuel Président arrive au pouvoir.
En effet, Macky SALL fait partie de ceux qui ont vendu aux Sénégalais, lors de sa campagne électorale de 2012, la décrédibilisation du célèbre leader de plusieurs générations, le président Abdoulaye WADE.
Il avait fini de convaincre les Sénégalais que le président WADE voulait imposer une dévolution monarchique du pouvoir.
Le peuple s’est approprié son combat jusqu’à payer un lourd tribut (11 morts et d’importants dégâts matériels). Cela a, ainsi, écorché l’image du Sénégal, jusque-là, très reluisante, sur le plan régional et continental.
Le Sénégal qui se réclame toujours vitrine de la démocratie, le pays de la Teranga, où la sérénité, le cousinage à plaisanterie et l’humanisme démocratique sont ses atours et ses atouts, a insidieusement sombré dans un lendemain incertain, revêche et flageolant.
En 2012, s’exprimant lors du traditionnel discours à la nation, à la veille de la fête de l’indépendance, le président Sall, s’était engagé en ces termes : « Je mets à ma charge, l’obligation de dresser les comptes de la nation et d’éclairer l’opinion sur l’Etat […] A tous ceux qui assurent une part de responsabilité dans la gestion des deniers publics, je tiens à préciser que je ne protègerai personne, je dis bien ; personne »
Il termina son speech en précisant que :« s’agissant de la gouvernance économique, je serai toujours guidé par le souci de transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des affaires publiques. Il ne saurait y avoir de place pour l’arrogance, l’autoritarisme, le règlement de compte ou la sollicitation de privilèges et avantages indus”. Après onze années de gouvernance du président SALL, force est de constater que le peuple est, sans conteste, trahi.
L’acte historique de trahison des Africains par la réception de Marine le Pen au Palais de la République, en est un autre qui a fini de révéler une autre face du président Macky SALL, jusque-là inconnue de tous les Sénégalais.
Ce sont tous ces éléments factuels qui ont fait exploser l’insatisfaction et la frustration du peuple qui s’affichent et se propagent de jour en jour.
Au moment où tous les projecteurs sont braqués sur le Sénégal avec la découverte du pétrole et d’autres ressources minières, notre pays aurait besoin d’un climat géopolitique plus stable et plus sain. Cela est nécessaire pour un décollage socio-économique et un développement harmonieux au bénéfice de son peuple.
Le peuple a soif de recouvrer ses habitudes bien sénégalaises, à la tête desquelles l’envie de vivre sa pluralité dans le bien-être et la paix. La frange de la population sans travail, désœuvrée dans toutes les sociétés du monde, nourrit une rancœur contre ces gouvernants qu’elle considère, à tort ou à raison, comme les responsables de sa situation précaire.
Cette partie du peuple dont des citoyens révoltés de la société qui ne sont avec personne si ce n’est avec eux-mêmes. Ils vivent de maigres ressources et dorment le plus souvent le ventre creux (qui n’a point d’oreilles).
Le meilleur moyen d’éviter qu’ils sortent (comme le loup affamé, du bois) manifester leur tendance négative, c’est de ne pas briser leur rêve.
En effet, cette population constituée surtout de jeunes, mécontents ou provoqués, se dresse contre l’Etat et peut valablement le secouer, aussi puissant qu’il soit, à l’heure du digital.
Dès lors, la mission régalienne de l’Etat est d’anticiper la prise en charge des besoins cruciaux des jeunes et les laisser vivre leur rêve.
La centralité de la crise politique marquée par la bipolarité que nous vivons ne sera résolue que sur la base d’un consensus fort et sincère soutenu sans faiblesse aucune entre les parties prenantes.
Les stratégies adoptées contre certains leaders s’avèrent impropres et gauches, et en fin de compte, entraînent des conséquences néfastes sur le peuple.
Toute génération doit s’exprimer, revendiquer sa mission et essayer de la remplir.
Le Sénégal est devenu une démocratie à terre, où la perte des acquis démocratiques obtenus durant les longues luttes se confirme de jour en jour. Les faits saillants du régime totalitaire sont à profusion : le parrainage rejeté par la CEDEAO ; l’emprisonnement des activistes ; les plaintes sans suite de Ousmane SONKO contre les dignitaires de ce régime dictatorial ; les magistrats démissionnaires d’une justice à terre ; l’intervention de nervis recrutés par des politiciens au pouvoir; les enlèvements et blocages de signal de médias privées comme Walf Fadjri.
C’est la première fois dans l’histoire politique du Sénégal qu’un président de la république sortant, par le biais d’un gouverneur, a interdit illégalement l’investiture d’un candidat espoir de tout un peuple à l’élection présidentielle dans un stade, lieu fermé.
Une gestion clanique où les populations sont courroucées par un gouvernement de courtisans. Cet état de fait a occasionné la mobilisation sans précédent des patriotes pour résister et combattre le régime.
Ce combat reste celui de tous les Sénégalais quelles que soient la localité et les convictions religieuses.
Nul n’est patriote s’il n’a pas la dignité et le courage de dire non à la confiscation des libertés et la promotion de la dictature.
Matar SENE, membre du bureau politique national et Coordonnateur communal de PASTEF Diourbel