« La candidature du leader Ousmane Sonko est une demande sociale devenue une exigence sociale » soutenait mordicus sur toutes les tribunes le consultant en droit privé et chroniqueur judiciaire à Walfadjiri Pape Moussa Sow. Prenons acte qu’à défaut d’une justice rendue au nom du peuple, les Sénégalais ont tout à gagner en concrétisant la vision et les objectifs du chef de l’opposition qui s’est toujours sacrifié pour les intérêts exclusifs du Sénégal. La fonction de président de la République n’a jamais été une obsession ou une fin en soi du principal opposant Ousmane Sonko.
« Parrainer Diomaye Faye, c’est parrainer Sonko »; « Fo Joxon, nu xool fa, le choix de Sonko est le nôtre »; « Voter pour Diomaye Faye, c’est aussi accomplir les ambitions de Sonko pour un Sénégal souverain et équitable », des nouveaux slogans que des Patriotes et des citoyens épris de justice pourraient s’approprier. En effet, certains signes de la vie ne sont pas anodins. Lors du plus grand rassemblement jamais organisé dans l’histoire politique sénégalais devant des centaines de milliers de militants, communément appelé le pacte de Keur Massar du 22 janvier 2023, l’actuel candidat emprisonné, Bassirou Diomaye Faye, a été le dernier sur la scène à donner la parole au candidat Ousmane Sonko, lui aussi en prison depuis fin juillet.
Ce geste prémonitoire d’un passage de flambeau est-il en train ou pourrait-il se rééditer avec la candidature parrainée et validée par Sonko, l’opposant le plus populaire mais aussi le plus charismatique qui représente l’aspiration des millions de Sénégalais ? Les Sénégalais n’aiment pas l’injustice et cette élection présidentielle sera forcément un référendum contre l’injustice et l’impunité. La population qui a soif du vrai changement veut un leader à l’écoute, capable de reconstruire le pays, instaurer la paix, appliquer les principes du patriotisme économique et redorer le blason de la démocratie sénégalaise.
La stratégie électorale du Pastef pourrait porter ses fruits puisqu’elle a été mûrement réfléchie par le leader charismatique et stratégique Ousmane Sonko. L’opposant Ousmane Sonko, emprisonné arbitrairement par un régime dictatorial, sera le grand absent pourtant bien présent de cette élection. Son choix propulse tout candidat dans la mesure où le peuple sénégalais lui fait confiance et souhaite que l’intègre ancien inspecteur des impôts et domaines sorte de prison et rejoigne sa famille qui vit dignement des épreuves difficiles. Le principal opposant sénégalais s’est sacrifié pour le peuple sénégalais qui doit le lui rendre en votant massivement pour le candidat désigné. Il est plus qu’un symbole de la résistance contre la dictature, l’injustice.
Le candidat Bassirou Diomaye Faye, adoubé par la figure de proue de l’opposition Sonko, devient l’opposant anti-système qui a de réelles chances de gagner l’élection présidentielle du 25 février 2024. Sa candidature sera aussi renforcée autour d’une offre programmatique avec les leaders de l’opposition représentative.
L’impact du candidat Ousmane Sonko sur l’issue du vote crucial de février 2024 face à la stratégie du président Macky Sall de disperser les forces de l’opposition en vue d’un second tour qui pourrait favoriser son candidat, Amadou Bâ
Faut-il encore le rappeler : le président sortant Macky Sall compte sur la démobilisation des militants et sympathisants du Pastef, la dispersion des votes, la division de l’opposition, le trucage du fichier et de la carte électorale pour imposer ultimement son coup de force électoral au bénéfice de son candidat. Même en prison, Sonko pèsera de tout son poids sur les élections. Paradoxalement, sa détention constitue un atout dans cette élection décisive, à plus d’un titre, puisque les Sénégalais détestent l’injustice. Ousmane Sonko n’a jamais voulu être seul sur scène. Il est un chef d’équipe qui assure un équilibre entre la collégialité et la consolidation de son leadership au bon moment. Sa philosophie de gestion ne s’est jamais centrée sur sa propre personne. C’est pourquoi, le leader a toujours soutenu que le projet souverain qu’il porte pour le Sénégal est plus important que sa personne. Celui qui a déjà marqué positivement l’histoire du Sénégal nous a administré plusieurs fois la preuve du don de soi pour la patrie, que le projet souverain qu’il porte pour le Sénégal est plus important que sa personne, Souvenons-nous comment il s’était démené à battre campagne lors des législatives pour la principale coalition Yewwi Askan Wi (Yaw-Libérer le Peuple) alors qu’il a été éliminé arbitrairement de la liste officielle nationale. Rebelote pour la présidentielle même, s’il mènera une campagne depuis la prison.
Une anecdote qui traduit son état d’esprit nous est conté, le 5 janvier, par le secrétaire national à la communication de PASTEF El Malick Ndiaye qui disait que les dignitaires qui étaient allés rendre visite au PROS comme l’appellent ses militants ont trouvé le prisonnier Ousmane Sonko en pleine forme et optimiste alors que sa candidature venait d’être fraîchement rejetée par le Conseil constitutionnel pour motif de « dossier jugé incomplet ». Il a dit principalement à ses interlocuteurs deux choses : « le combat ne fait que commencer, cette décision n’est que la première mi-temps » tout en recommandant à ses militants du parti, dissous par un autre président de parti, Macky Sall, « (1) de rester focus sur le projet, rien que le projet 2) d’éviter les (Loups habillés en (d’une) peau de chèvre) qui tentent de démoraliser les troupes, en particulier sur les réseaux sociaux. De Rester soudés et unis au tour du PROJET 3) de renouveler leur confiance et leur constance, car toutes les scénarios politiques ont été envisagés 4) de récupérer les cartes électeurs, condition sine qua non pour faire triompher le projet au soir du 25 février 2024 ».
Tous ses militants, sympathisants et les Sénégalais épris de justice lui reconnaissent, de manière générale, ses qualités de combattant, de résistant et l’appuient en ce sens. Compte tenu des raisons de son amour indéfectible pour le Sénégal et de son rêve de créer un véritable changement; son espoir ne pourrait être trahi par le peuple sénégalais « Fo Joxon, nu xool fa, le choix de Sonko est le nôtre ».
En écoutant ses discours pédagogiques intemporels mais aussi en analysant son parcours socioprofessionnel, on peut dire sans risque de se tromper que le candidat Ousmane Sonko, connaissant bien son destin, a toujours réussi à décrypter tous les scénarios du régime de Macky Sall et posait, en véritable tacticien, ses stratégies. Le don de soi pour la patrie et sa résilience qui est un cas d’école devraient être enseignés pour permettre aux générations actuelles et futures de croire en leur potentiel et de retrouver une fierté sénégalaise et africaine. Rien ne résiste à son audace.
Sonko a fini par convaincre, même les sceptiques, que son combat contre la justice sélective était bien fondé, puisqu’en réalité toutes les décisions qui lui étaient favorables n’ont pas été exécutées par le parti-État. Il y a eu un basculement du discours à son égard; longtemps accusé de tous les noms d’oiseaux, les partisans de Benno Bokk Yakaar (BBY- « unis pour le même espoir ») ont fini par dire qu’il ne participera pas aux élections, non pas par ce qu’il soit coupable des faits inventés, mais plus par l’argument selon lequel Sonko remportera l’élection au premier tour si sa candidature est validée par le Conseil constitutionnel. Cela est en soi une victoire pour le candidat qui a subi des injustices répétées face à la machine étatique.
Certains électeurs pourraient se poser la question : est-ce un bon choix de soutenir Bassirou Diomaye Faye lors de cette élection ? On pourrait aussi comprendre la colère et la frustration des partisans et sympathisants du Pastef au motif que leur champion Ousmane Sonko soit écarté arbitrairement de l’élection présidentielle. Mais, il faut garder à l’esprit que Sonko est bel et bien dans le jeu électoral et qu’il détient même les cartes en main. Bassirou Diomaye, devenu le plan B du Pastef, bénéficiera du soutien sur une base programmatique de l’opposition où on pourrait assister à une combinaison des meilleures idées issues des différents programmes. Il se posera toujours la question qui doit soutenir qui, le pourquoi, quels profils pourraient (matcher, anglicisme, correspondre) avec les visions et programmes de Pastef et des autres partis. Mais par rapport à cela, il faut se fier aux interrogations pertinentes du journaliste et directeur de Walf TV Moustapha Diop lorsqu’il disait qu’il faut juger les acteurs politiques par rapport aux actions posées.
En ce sens, les acteurs politiques doivent oublier les égos personnels, travailler sur une base programmatique. Tous les acteurs politiques qui s’étaient engagés farouchement et sans réserve contrela troisième candidature illégale de Macky Sall peuvent se retrouver autour de l’essentiel, mais aussi tous ceux qui faisaient partie du régime et qui auront fait amende honorable six mois avant l’élection présidentielle (plus précisément avant que Macky renonce à sa candidature) pour combattre l’injustice et les mauvaises pratiques.
Le candidat recalé au parrainage Bougane Gueye Dany avait raison de dire lors de la célèbre émission Pencoo Walf du vendredi 12 janvier dernier en réponse à une question sur les éventuelles alliances que « l’éventail du choix n’est pas beaucoup pour soutenir un candidat qui n’est pas du système et qui aura des chances de gagner les élections ».
La préoccupation légitime des acteurs doit être indubitablement de créer les conditions d’un réel changement, de restauration de la démocratie bradée par le régime de Macky Sall et d’un État de droit. Les Sénégalais accusent le président Macky Sall de saboter le processus électoral pour se maintenir au pouvoir, car il n’a jamais voulu réellement renoncer au pouvoir mais les oppositions qui ont déposé un recours sur des irrégularités liées au contrôle du parrainage ont exigé le respect du calendrier républicain. Ce n’est pas à un mois des élections qu’il faut douter de la détermination des Sénégalais à en finir avec le régime qui les a tant méprisés. Pastef et son leader Ousmane Sonko sont incassables comme le rappelait à juste titre la chaîne Xalaat TV dans son émission décryptage du 6 janvier 2024.
Doudou Sow, sociologue, auteur et lauréat du Mois de l’histoire des Noirs