L’heure est extrêmement grave, un sentiment partagé par la diaspora sénégalaise qui s’est mobilisée durant le week-end, dans les quatre coins du monde, pour demander le respect du calendrier électoral républicain conformément à la constitution sénégalaise.
Jamais une mobilisation des Sénégalais du Canada n’a autant accueilli de monde. Ils étaient 1 500 participants à braver le froid glacial canadien avec une détermination jamais égalée. Plusieurs d’entre eux étaient présents à cette manifestation intergénérationnelle bien avant le coup d’envoi (15h) du parcours qui a duré plus d’une heure, sous l’encadrement bienveillant et respectueux des policiers montréalais. La Table de concertation de l’opposition, l’instigatrice de l’événement, a réussi son pari de la mobilisation.
Les différent.e.s intervenant.e.s se sont incliné.e.s, dans un premier temps, devant la mémoire des jeunes sauvagement assassinés par le régime liberticide de Macky Sall. Alpha Yéro Tounkara, étudiant en licence 2 de géographie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le jeune Modou Gueye, commerçant à Guinaw Rail, ainsi que Landing Diedhiou, élève au Lycée Djinabo de Ziguinchor, font désormais partie de ces martyrs de la démocratie tombés sur le champ de bataille pour avoir exercé leur droit à la résistance constitutionnelle contre l’oppression et l’impunité. Bien avant eux, plusieurs autres jeunes sénégalais (plus de 80 personnes également tuées depuis mars 2021) ont malheureusement donné de leur vie pour la libération du Sénégal. Les manifestants ont appris au moment même des allocutions qu’un autre Sénégalais est tombé sous la balle des forces de l’ordre. Leurs sacrifices ne devraient rester vains.
Le Sénégal est à la croisée des chemins et jamais dans son histoire politique, notre pays d’origine jadis connu et reconnu pour sa tradition démocratique n’a vécu pareille crise politique. Le coupable, on le connaît, c’est le putschiste Macky Sall.
Le président Macky Sall a trahi tous les espoirs du peuple sénégalais. Le Sénégal vit dans un régime dictatorial et policier sous le règne du président Macky Sall. Depuis 12 ans qu’il est à l’exercice du pouvoir, le président Macky Sall ne cesse de terroriser le peuple sénégalais qui lui a pourtant tout donné.
Sentant aujourd’hui le pouvoir lui échapper, le président Macky Sall commandite des manœuvres pour faire croire à l’opinion nationale et internationale un scénario d’une crise institutionnelle afin de reporter l’élection cruciale du 25 février 2024. En effet, tous les sondages donnent vainqueur le candidat de l’opposition Bassirou Diomaye Faye, désigné par le principal leader Ousmane Sonko, lui aussi-emprisonné arbitrairement. Ousmane Sonko est le seul leader sénégalais qui connait réellement les stratégies et ruses du putschiste constitutionnel Macky Sall. Ousmane Sonko et Diomaye, tous deux leaders de Pastef et candidats anti-corruption ont été emprisonnés arbitrairement par un pouvoir qui a peur du lendemain à cause de la mal gouvernance, de la corruption et de l’assassinat des jeunes. Les jeunes sénégalais ont pris le chemin de l’exil forcé parce qu’ils n’ont plus d’espoir.
Le projet d’un Sénégal souverain comme Ousmane Sonko le recommandait doit se réaliser en 2024. Le combat doit être celui de toutes les forces vives de la nation parce que c’est l’avenir du Sénégal qui se joue actuellement.
Les représentants des partis politiques de l’opposition (de la coalition Taxawu Sénégal du candidat Khalifa Sall, du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) du fonctionnaire international Aliou Mamadou) et de la société civile ont tour à tour pris la parole pour montrer leur unité face aux dérives arbitraires du président Macky Sall qui a toujours été en conflit ouvert permanent avec son peuple et l’opposition.
Cette manifestation a enregistré une invitée de taille, Khadija Mahécor Diouf, maire de la Commune de Golf Sud, venue encourager les manifestants à continuer à défendre la démocratie sénégalaise et l’instauration d’un État de droit.
« Macky dictateur », « Macky assassin », « Non au report anticonstitutionnel de l’élection présidentielle », « Libérez Ousmane Sonko, Diomaye Faye et tous les détenus politiques », scandaient les manifestants gonflés à bloc plus que jamais., sous l’impulsion de l’infatigable rappeur Mollah Morgun.
Le Sénégal a toujours choisi la voie des urnes. Confronté à l’épreuve des faits, on constate nettement que le président Macky Sall, ami assumé du chef de l’État français Emmanuel Macron, est loin d’être un démocrate. La mobilisation des forces vives de la nation sénégalaise devient donc une question urgente pour sauver le Sénégal.
C’est dans ce cadre que la diaspora sénégalaise exige la tenue d’une élection présidentielle conformément au calendrier électoral républicain, c’est-à-dire le 25 février 2024. Avec le report de la présidentielle., le président Macky Sall cherche à s’acheter du temps. À chaque fois que les Sénégalais disent que le président Macky Sall ne peut pas faire quelque chose parce qu’il n’en a pas le droit, il franchit le rubicond. Il appartient alors aux Sénégalais de prendre leurs responsabilités. Il faut une mobilisation continue jusqu’au départ du tyran.
La diaspora sénégalaise demande aussi à la communauté internationale, à l’instar du coordonnateur Forum civil, section sénégalaise de Transparency International, Birahim Seck de « déclencher les premières séries de sanctions ciblées » contre le régime liberticide du président Macky Sall. Le monde entier a vu ces derniers jours notamment, lors de la manifestation du vendredi 9 février, de vives tensions après le report anticonstitutionnel du scrutin présidentiel. Les Sénégalais, qui ont souffert en silence, ont été endurants dans les différentes épreuves, et pensaient avoir l’occasion le 25 février 2024 de lui démontrer leur insatisfaction par rapport à la façon dont il a géré d’une main de fer le pays.
« Je ne veux pas laisser derrière moi un pays qui plongera immédiatement dans de grandes difficultés », a soutenu le putschiste Macky Sall lors d’un récent entretien accordé au média américain Associated Press (AP), repris par Seneweb et d’autres médias sénégalais. Le seul problème du Sénégal s’appelle Macky Sall qui a, selon ses gestes, installé un chaos dans un pays dont il avait pris pourtant les rênes de manière pacifique.
Les actes posés par le président-candidat Macky Sall ne respectent pas les principes de démocratie. Devant le chaos actuel institué par le président Macky Sall lui-même, force est de reconnaître que la libération du Sénégal n’est plus une question ou l’affaire de partis politiques ou de candidats mais une responsabilité collective des citoyens, toutes tendances et obédiences confondues, de sauver ce qui reste du pays. C’est le combat des Sénégalais et leur droit constitutionnel de résister face à l’arbitraire et au hold-up électoral. Aucun sacrifice n’est de trop pour défendre le peuple sénégalais, la démocratie et l’instauration d’un État de droit.
Le putschiste Macky Sall ne sera plus président du Sénégal à partir du 2 avril 2024. Seules une mobilisation citoyenne et une intervention de la communauté internationale peuvent faire reculer, avant qu’il ne soit trop tard, le président le plus impopulaire de l’histoire politique du Sénégal.
Enfin, les Sénégalais de la diaspora ont insisté sur l’importance de trouver des solutions aux enjeux liés à la maîtrise du fichier électoral, le retrait des cartes d’électeurs, le vote massif et la sécurisation du vote. Compte tenu de l’urgence de l’heure, ces enjeux devraient être le combat de tous les acteurs politiques et des mouvements citoyens. Ceux qui souhaitent un vrai changement pour un Sénégal souverain ne doivent pas se tromper de cible.
Les différents acteurs politiques et la société civile doivent donc appeler les Sénégalais à aller voter massivement le 25 février et sécuriser davantage le vote pour amoindrir les risques de fraude électorale (identifier et localiser les bureaux fictifs, surveiller les abris provisoires représentant plusieurs bureaux de vote dans certaines zones, contrôler les duplicatas, empêcher la rétention de cartes d’électeurs, surtout des primo-votants, mutualiser leurs forces sur les effets pervers de la modification de la carte électorale, faire sortir le vote le jour du scrutin, etc.).
Doudou Sow, sociologue, auteur et lauréat du Mois de l’histoire des Noirs